Mémoires d’un Homme Perdu.
Spoilers: Saison 7 – Living Doll inclus
Résumé: Le
passé vous rattrape toujours dans les plus mauvais moments. On souhaite alors
pouvoir retourner en arrière et changer les choses…
Disclaimer: Les personnages sont la propriété de
CBS et des créateurs de CSI: Crime Scene
Investigation.
A/N: Ça
fait un long moment que je n’ai rien écris alors j’espère que cette histoire
vous plaira. Elle traite principalement des deux derniers épisodes de la saison
7 alors attention si vous ne voulez pas être spoilé.
¬ ¬
Gil Grissom se souvenait.
¬ ¬
Un matin où il rentrait enfin chez lui, seul le chien l’accueillit.
Il était arrivé du fond de l’appartement, la tête baissée, ses griffes
résonnant sur le parquet. Il était calme et non émotif comme à son habitude. L’appartement
était silencieux et plongée dans l’obscurité.
Sara était-elle là ?
Après ce qui s’était passé récemment, il n’était pas
certain qu’elle eut envie de se trouver en sa compagnie. Il était si ignorant. Si
jamais elle finissait par le quitter, il aurait le culot de se sentir indigné.
Fatigué, il se dirigea vers la chambre, contrarié à
l’idée de dormir seul. Alors qu’il passait la porte de la chambre, il eut la
surprise de voir Sara endormie. Confortablement installée du côté qu’elle
s’était appropriée.
Elle avait l’air si paisible et Grissom se sentit
encore plus coupable au vu des derniers jours passés. Il l’observa depuis le
pas de la porte avant de traverser la pièce et d’aller dans la salle de bain.
Après s’être mit en pyjama et s’être lavé, il allait quitter la salle lorsqu’il
fit tomber une pile de magazines. Il s’accroupit pour les ramasser et fronça
les sourcils lorsque sa main effleura un petit objet en plastique caché sous la
pile. Intrigué, il le prit et l’inspecta. Il écarquilla les yeux, choqué. Un
test de grossesse. Il était positif. Abasourdi, il jeta les magazines à côté du
lavabo sans quitter l’objet du regard. Il n’avait même pas remarqué les signes
caractéristiques chez Sara. Bien entendu, elle n’était pas comme d’habitude
mais ça, il l’attribuait à l’affaire Heather Kessler. Elle ne lui avait rien
dit, le laissant faire ce qu’il voulait mais son visage trahissait l’amertume
qui faisait rage en elle. Il s’en voulait de lui causer autant de peine mais… il
avait tout de même continué. Imbécile.
Revenant à la réalité, il retourna dans la chambre.
Sara ne bougea pas, elle lui tournait toujours le dos. Son regard tomba sur la
table de nuit. La lettre qu’il avait écrite durant son congé sabbatique à
Williams était dépliée. Elle l’avait lue. A nouveau. Il savait qu’elle l’avait
trouvée la semaine précédente mais elle n’avait jamais rien dit. Le baiser qu’elle
lui avait donné lorsqu’il était venu se coucher lui laissait entendre qu’elle
avait apprécié. Quelque part au fond lui, le fait de savoir qu’elle n’avait pas
parlé de la lettre le dépitait. Elle ne le fit jamais d’ailleurs. Voila
pourquoi voir le bout de papier vieilli étalé sur la tablette, peut être pour qu’il
la voit, faisait mal. Elle l’avait probablement lue une nouvelle fois pour se
persuader de la véracité des mots écrits. Se persuader que tout était bien
réel, qu’elle ne les avait pas imaginés. Que Grissom avait bel et bien des
sentiments profonds à son égard. Qu’Heather ne signifiait vraiment rien pour
lui. Amitié seulement. Une seule victoire pour lui : Sara était là et non
chez elle, dans son petit appartement. Même si ça voulait dire qu’il y aurait
une dispute au réveil. Elle ne l’avait pas quitté, n’avait pas reprit ses
vêtements et autres objets personnels. Le laissant seul, lui et sa stupidité,
cherchant à comprendre le pourquoi et le comment.
Enfin, peut-être que le stick qu’il tenait avait
bouleversé ses plans. Avait-elle fait le test aujourd’hui ? Hier ?
Pendant qu’il passait la nuit chez Heather, se demandant où il était ? Un
autre jour ?
S’il ne l’avait pas découvert, quand lui aurait-elle
annoncé la nouvelle ?
Repoussant toutes ses pensées, il s’approcha du lit.
Après tout, il était toujours épuisé. Même si trouver le test de grossesse lui
avait provoqué une soudaine montée d’adrénaline.
S’allongeant doucement aux côtés de Sara, Grissom lui
fit face, écoutant sa respiration régulière et contemplant son visage détendu.
Ses cheveux bruns cachaient une partie de son visage. Il n’osa pas la toucher,
ayant peur de la réveiller. Elle avait besoin de sommeil. Surtout maintenant.
Il se sentait si stupide, la négligeant comme il l’avait
fait. Elle était si belle et humaine et intelligente et… tant d’autres choses.
Mais pour couronner le tout, elle l’aimait sans compter. Elle lui avait donné
une énième chance. Et ce après tant d’années passées à la garder loin de lui.
Et la seule chose qu’il trouva à faire ? Tout détruire à cause de son
comportement. En premier avec son congé sabbatique. Il avait annoncé la
nouvelle avec si peu de tact que le sourire de la jeune femme disparut d’un
coup. Ensuite, elle avait presque couru hors de la chambre. Ils avaient passés
un mois sans se parler. Quel genre de couple formaient-ils ? Non, quel
genre d’amant était-il ? Détestable, pour sûr. Sara était toujours celle
qui faisait en sorte que tout marche entre eux, c’est
elle qui faisait le travail le plus dur. Tandis que lui ne faisait pratiquement
rien en contrepartie. Ainsi la vie mit Heather Kessler sur son chemin, une fois
de plus. Comment appeliez-vous un homme passant toute une nuit chez une femme,
sans qu’il en informe sa compagne ? Un amant détestable.
Ils ne s’étaient pas reparlé depuis leur conversation
au labo. Il devait être plus crédible dans ses explications. ‘Ce n’est qu’une amie’ et ‘Je suis le seul à qui elle fait confiance’
n’étaient plus suffisants. Pas cette fois. Sara n’était pas seulement vexée par
ce qu’il avait fait mais également par la façon dont elle l’avait appris.
Entendre les nouvelles par Catherine se voulait particulièrement blessant. Grissom se sentait mal rien que d’y penser. Elle avait
toutes les raisons d’être en colère après lui. Il ne la méritait pas.
Doucement, Sara ouvrit les yeux. Yeux alourdis par le
sommeil. Grissom continua de la dévisager.
« Désolé de t’avoir réveillé, je ne voulais
pas. »
Elle ferma les yeux brièvement avant de les rouvrir,
chassant le sommeil.
« Ce n’est pas grave. » Répondit-elle d’une
voix endormie.
« Sara… » Commença-t-il.
« Pas maintenant, Gil. Je ne veux pas en parler
maintenant. » Il opina.
« Je m’excuse de ne pas être rentré avec toi tout
à l’heure. Brass voulait interroger un suspect tant qu’on l’avait sous la
main. » Elle acquiesça.
« Ne t’en fais pas. »
Sa voix trahissait ses émotions. Elle lui en voulait
mais essayait de se contrôler et de rester civile envers lui.
« Si, justement. » Répondit-il calmement.
Sara fronça les sourcils.
« Je veux pouvoir quitter le labo dès que mon
service est officiellement terminé. Je veux pouvoir rentrer avec toi. »
« Tu sais bien que c’est impossible. Dès qu’il y a
du nouveau dans une de tes enquêtes, c’est comme si le reste du monde n’existait
plus. Tu deviens tout excité à l’idée d’explorer une nouvelle piste, de clore
ton enquête. C’est dans ta nature. »
La vérité n’est pas toujours bonne à entendre.
« Et je le sais parce que… c’est dans la mienne
également. »
« Mais pourtant tu ne fais pratiquement plus
d’heures supplémentaires. »
« J’ai une raison de rentrer maintenant. »
Une fois de plus, c’est elle qui faisait des sacrifices
au nom de leur relation.
« Il faut vraiment qu’on parle, Sara. »
« Je sais, mais pas maintenant. »
« D’accord. »
Il y eut un moment de silence. Ils se regardaient, yeux
dans les yeux. Un petit sourire se forma sur les lèvres de Grissom.
« J’ai… J’ai trouvé quelque chose d’intéressant
dans la salle de bain. »
Sara parut d’abord perplexe puis, la culpabilité
s’encra dans ses traits. Elle masqua rapidement ses émotions, attendant qu’il
continue de parler.
« C’était caché sous une pile de magazines. Si je
ne les avais pas fait tomber, je l’aurai manqué. »
Il amena sa main entre eux, montrant l’objet à la jeune
femme.
« Plastique blanc. Test de grossesse. Deux lignes
bleues. Il me semble que ça signifie que c’est positif. »
Sara ne dit rien. Elle lui prit le test de la main,
l’observa attentivement.
« Ça l’est. » Finit-elle par répondre.
« C’est assez… inattendu. »
« Je sais. » Elle marqua une pause.
« Comment le sens-tu ? »
« Je suis assez choqué. Pour dire la vérité, je
pensais que je n’aurai jamais d’enfants. »
« Moi non plus. Comment le sens-tu ? »
« Je t’ai dit… » Elle le coupa.
« Non, de devenir père. »
Il resta muet tandis qu’il fronçait les sourcils, confus.
Alors que sa réponse se faisait désirée, Sara ferma les yeux. Elle finit par bouger,
voulant s’allonger sans lui faire face. Une main sur sa hanche la fit arrêter
tout mouvement. Plongeant son regard son celui de son amant, elle le vit lutter
pour trouver une réponse.
« Je ne sais pas quel genre de père je serai,
mais… je ferais tout mon possible pour être présent, pour vous deux. J’étais
sérieux en disant que je voulais revoir mon rythme de travail. J’ai fais des
erreurs dans ma vie, récemment d’ailleurs, mais je vais changer tout ça. Je ne
négligerai pas cette enfant et je promets de ne plus te délaisser non
plus. » Annonça-t-il solennellement.
« Gil… » Commença-t-elle mais sa voix lui fit
défaut.
« Je ne te décevrai plus » Promit-il.
Il approcha alors son visage proche du sien, laissant
leurs lèvres se frôler. Sara se crispa au contact mais très vite, elle passa un
bras autour du cou de Grissom, le rapprochant encore plus d’elle. Alors que
leur baiser se voulait plus profond et langoureux, les mains de Grissom
exploraient le corps de la jeune femme timidement. Elle lui en voulait toujours
mais ne pouvait jamais résister à ses caresses. Au moment où il se plaçait
au-dessus d’elle, un téléphone sonna. Les lèvres de Sara brisèrent le contact,
leur moment de tendresse était fini.
« Tu devrais répondre » Lui dit-elle, lui
tournant le dos.
« J’en n’ai pas envie. »
« Gil, c’est peut être important. »
Peut-être était-ce Brass, appelant parce qu’un corps
avait été découvert quelque part ou peut-être… était-ce Heather… appelant parce
qu’elle avait besoin de son ‘ami’.
Sara refusa d’y penser.
« Tu es ce qui est important pour moi,
maintenant. »
« Répond ou je le fais. »
Soupirant, il se leva du lit, quittant la chaleur que
lui procurait le corps de Sara.
« Grissom » Décrocha-t-il, ne cachant pas son
arrogance.
Sara l’écouta répondre à son interlocuteur par
des : ‘ça ne peut pas
attendre ?’ ‘Appel plutôt Catherine’, ‘Non’, ‘Hum’, ‘Erm’
et enfin ‘Donne moi l’adresse, je serai
là dès que possible.’
Sara avait envie de rire. Il ne changerait jamais, même
avec toute la bonne volonté du monde.
Grissom raccrocha, défaitiste.
« Une scène ? » Demanda-t-elle d’un ton
résigné.
« Oui. En dehors de Vegas, dans le désert. »
« Laisse-moi deviner, des insectes ? »
Elle lui jeta un regard en coin.
Il opina, les yeux rivés sur le sol.
« Ne le fais pas attendre. Brass et les policiers
je veux dire. »
« Sara, je… »
« Je sais. Ne perd pas de temps. » Sa tête
retomba sur l’oreiller.
Grissom prit des vêtements propres avant de disparaitre
dans le salon. Une fois habillé et prêt à partir, il
vit le chien –leur chien– assis sagement devant la porte de la chambre. Souriant
d’un air triste, Grissom alla lui ouvrir. Il lança un regard chargé d’émotion
vers la forme endormie avant de refermer la porte. Lui faisant face, ses lèvres
laissèrent échapper trois mots dans un soupir. Cela faisant longtemps, trop
longtemps, depuis qu’il avait murmuré ces mots à Sara et il faudrait encore
attendre un long moment avant qu’il ait la chance de le faire à nouveau. Il
quitta l’appartement sans se presser, trainant dans le hall d’entrée sachant
que le seul endroit sur terre où il aurait voulu se trouver était situé
derrière lui. S’éloignant à chaque pas qu’il faisait.
Une semaine s’écoula trop rapidement depuis. Grissom
faisait des doubles voire triples services alors que Sara quittait le labo à
temps. Lorsqu’il rentrait enfin chez lui, il n’y avait plus de temps pour leur
conversation redoutée. Il était trop fatigué et Sara était soit endormie, soit
prête à partir au travail. Ou bien prenant soin du chien. Durant le peu
d’heures qu’ils partageaient hors labo, Grissom avait réussi à énerver Sara
encore plus. Il ne voulait plus qu’elle fasse d’heures supplémentaires lorsque
de nouvelles pistes étaient exploitables sur ses enquêtes. Il argua que qu’avec
le bébé se développant en elle, elle ne pouvait plus agir comme elle en avait
l’habitude. Elle ne répondit rien, préférant prendre son sac à main et quitter l’appartement
en silence.
Il avait pourtant bien le droit de s’inquiéter du bien
être de son enfant, non ? Il se sentait stupide, il avait fait une
promesse qu’il ne pouvait garder. Il se détestait tellement parfois.
Quelques jours plus tard, Trevor Dell était retrouvé
mort et tout avait changé. Etait-ce relié au meurtrier aux miniatures ?
Lorsqu’une petite figurine accrocha son regard, il sut la répondre à sa
question.
Sara arriva un quart d’heures plus tard, mallette à la
main, cheveux lissés. Elle observait l’homme partageant sa vie privée –ou
faisait simplement une apparition dedans– accroupit dans l’entrée de la salle
de bain, près du corps de Dell. Elle resta debout à côté de lui jusqu’à ce qu’il
s’aperçoive de sa présence.
L’entendant parler, Grissom lui lança un regard. Il ne
l’avait pas revu depuis la nuit précédente. Emploi du temps surchargé une
nouvelle fois. Il se leva, ils parlèrent un moment d’un lien entre cette mort
et le tueur aux miniatures puis il était parti. Mais pas avant de lui avoir
glissé, en parlant des lieux : ‘A
toi de jouer, ma chère’.
Sara fit son travail tout en ayant son esprit orienté
vers l’attitude de Grissom. La dernière fois qu’ils s’étaient parlé, ils
s’étaient disputés. Et maintenant ça, avec en prime David à deux pas… ou alors
était-il ironique ? Elle ne savait plus trop où elle en était avec lui ces
derniers temps. Il ne parlait jamais du bébé à moins que ce fût pour lui interdire
de travailler plus. Bientôt, il la confinerait dans un des labos.
De retour là-bas, elle partagea ses découvertes avec
les autres avant que l’heure de quitter les lieux n’arrive. Pour la première
fois depuis des semaines, Sara retourna dans son appartement.
Grissom n’avait pas une minute pour rentrer, ayant
toujours quelque chose à faire. L’ombre menaçante du tueur aux miniatures le
hantait encore. Enfin, il essayait désespérément de trouver un lien entre
Trevor Dell et le tueur. Il se résolu à retourner sur un forum pour création de
miniatures, ce qui le conduit à un magasin spécialisé. Tout ceci résultant dans
un lien unissant une certaine Natalie Davis à Dell. Grissom fit aussi un saut à
un casino en compagnie de Catherine, assistant au spectacle déroutant du père
de Natalie avant d’aller l’interroger.
Tandis que Grissom était dans en quête de la vérité,
Sara dormi peu, nerveuse et préoccupée. Elle avait emmené le chien faire une
promenade, elle avait essayé de manger et lorsque vint le temps de son service,
elle se prépara. Malheureusement, elle n’arriva jamais au labo.
Pendant que Grissom prêtait ses lunettes à Catherine,
Natalie Davis excellait dans un de ses nouveaux plans diabolique. Un sourire
démoniaque jouait sur ses lèvres tandis qu’elle observait la scène
cauchemardesque devant elle. Fière de son art vivant. Lorsque sa victime se
réveillerait, elle aurait une surprise de taille. Prise au piège sous une tonne
de métal déformé, quelque part dans le désert.
La vie commençait à s’écoulait de Grissom alors qu’il
découvrait une nouvelle figurine. Sara. Il n’y avait aucun doute possible sur
l’identité. Son cœur manqua un battement. Il devait être endormi, ayant un
cauchemar. Il ne pouvait s’agir de la réalité. Sara était bien en sécurité. Où
était-elle ? Il l’ignorait. La dernière fois qu’il l’avait vu, c’était en
salle de conférence. Après cela, il avait été trop occupé pour rentrer chez lui
et il ne l’avait plus recroisée au labo. Oh non.
Ce n’était que le début de son cauchemar éveillé.
¬ ¬
Grissom appuya sa tête contre le mur derrière lui. Il
était assis sur un banc dans les couloirs du commissariat. Sara été portée
disparue depuis un jour et demi. Combien de temps survivrait-elle dans le
désert, seule et peut être blessée. L’équipe faisait tout ce qui était en leur
pouvoir afin de trouver le moindre détail aidant à localisé leur collègue et
amie.
Ils détenaient Natalie Davis mais son état mental les
empêchait de voir des réponses être apportées à leurs questions. Elle ne
cessait de murmurer la même chanson encore et toujours.
Il se sentait tellement coupable. Lorsqu’il l’avait
interrogée le jour précédent, il avait réussi à capter son attention. Il avait toutes
les cartes en main. Mais il avait échoué. Mentionnant Sara dans leur
conversation avait précipité Natalie dans sa catatonie mentale.
Maintenant, Grissom était assis car ses jambes ne
pouvaient le supporter plus longtemps. Son corps était vidé de toute énergie.
Il n’avait pas quitté le labo depuis la disparition de Sara. Il n’était pas
rasé, portait des vêtements froissés, il n’avait rien mangé.
Depuis qu’il avait été tiré hors de la salle
d’interrogatoire par Brass, son esprit et son corps étaient en overdrive. Au
début il s’était sentit découragé et perdu mais s’était vite repris. Sara était
son unique priorité. Il devait la retrouver.
Il soupira. La scène miniature ne possédait pas
d’élément viable. Nick, Greg et Warrick vérifiaient les compagnies de
remorquages de la ville et des alentours. Brass avait des voitures de
patrouille parcourant les principaux axes du désert environnant. Catherine
faisait preuve de minutie dans sa fouille de l’appartement de Natalie Davis
avec l’aide de Sofia. Il y avait des tas de croquis et divers dessins
représentant Sara et le reste de la miniature. Ils espéraient que ça pourrait
les conduire à l’endroit où la représentant à échelle humaine de la miniature
se trouvait.
S’ils ne trouvaient pas Sara bientôt, Grissom redoutait
l’issue des évènements. Non, il refusait de penser si dramatiquement. Sara
était forte, c’était une dure à cuire, elle était… Sara. Il ne pouvait pas la
perdre. Il ne s’agissait plus seulement d’elle à présent, une vie grandissait
en elle. Ça ne fit que le déprimer encore plus, pensant à tout ce qu’il était
sur le point de perdre s’ils ne la trouvaient pas à temps. Ça ne pouvait bien
entendu pas arriver. Des images d’elle bloquée en dessous de la Mustang, peut
être même écrasée par le véhicule. Elle ne pouvait pas mourir comme ça. Pas
quand ils avaient son bourreau en détention. Pas quand les choses entre eux
allaient aussi mal.
Un nombre incalculable de semaines étaient passées
depuis la dernière fois qu’il lui avait dit ‘je
t’aime’, qu’ils avaient fait l’amour ou bien passé un moment tranquille
ensemble. Lire, faire la cuisine ou simplement aller faire un tour avec leur
chien, montrant à qui voulait le voir l’amour qu’ils éprouvaient l’un pour
l’autre, ces moments précieux lui manquait cruellement. Ils allaient avoir un
enfant maintenant. Devenir parents. Mais il était sur le point de voir tout ce
qu’ils avaient construit ensemble s’écrouler à cause d’une psychopathe.
Ses yeux étaient fermés alors qu’il se rappelait de
moments plus heureux. Ils n’auraient peut-être plus lieu. Pas de Sara, pas de
vie pour lui.
Si seulement il avait été moins égoïste, arrêtant de
penser que Sara pouvait tout endurer sans question. Si seulement il ne l’avait
pas délaissée ces derniers mois. Il aurait dû la traiter avec le respect
qu’elle méritait. Il était si honteux et en colère contre lui-même, si Sara
vivait ses derniers instants sur terre, elle n’aurait certainement pas de
pensées agréables envers lui. Il n’aurait plus jamais la chance de lui dire une
dernière fois à quel point elle comptait pour lui.
Il avait échoué dans ce qui était la chose la plus
précieuse dans sa vie. Il avait tellement de choses à lui dire, à partager avec
elle. Il n’était pas prêt à dire au revoir.
Tandis qu’il ressassait le passé, une larme s’échappa,
laissant une traînée humide sur sa joue.
¬ ¬
Fin.