Title:
Wrongly Accused (Accusée à tort)
Author:
Leslie
Classification: Drama - GSR
- léger cross-over avec X-Files
Spoilers :
Crash and Burn
Disclaimer : Tous les personnages présents dans ce fic ne m’appartiennent pas. Ils appartiennent à Anthony Zuiker et à son staff et à Chris Carter. Le personnage d'Allison Moreau m’appartient ainsi que tous les persos secondaires.
Feedback: lesliesidle@hotmail.com
Author’s
note: Un grand merci à Rosie pour avoir été ma Bêta-Reader
Summary: Sara est accusée de meurtre...
Chapitres: 1 | 2
1ère partie
Ce matin là,
tout se passait normalement pour Sara. Elle s’était réveillé vers 7h30,
avait pris son petit-déjeuner et venait de sortir de la douche. C’était
une des rares fois où elle prenait quelques jours de repos et ça lui faisait du
bien, elle avait eût envie soudainement de couper les ponts avec le boulot,
enfin plutôt de garder ses distances du monde extérieur durant quelques temps.
Elle avait vécu une semaine assez dure moralement et voulait
tourner la page mais ça n’était pas sans mal.
Installée
tranquillement à son bureau, elle remplissait de la paperasse qu’elle
avait ramenée afin d’en avoir fini avec. Au loin, à l’extérieur, on
pouvait entendre un vague hurlement de sirènes, qui semblait se rapprocher de
plus en plus. Sara n'y prêta pas une grande attention jusqu'à ce que le bruit
des sirènes ne s'intensifie. Elle se leva finalement pour jeter un coup
d'œil par la fenêtre et vit effectivement deux voitures de police venant
se garer en hâte au bas de l'immeuble. Elle pensa qu'il s'agissait certainement
d'un problème avec les jeunes du quartier ou un vol à la rigueur, pourtant
c'était un lieu assez calme et sans histoire en temps normal.
En quittant
la fenêtre, elle se dirigea dans sa chambre afin de rechercher des notes ayant
été prises lors d'une enquête et dont elle avait besoin pour l'un de ses
rapports. Absorbée dans sa recherche, elle n'entendit pas le pas pressé des
policiers dans les escaliers. C'est alors qu'on frappa à la porte :
"Sara
Sidle ! Ici le Lieutenant Pierson de la brigade criminelle ! Je vous
ordonne d'ouvrir immédiatement !"
Sara lâcha
brusquement ses notes, son cerveau était en train d'essayer d'enregistrer ce
qu'elle avait entendu, malheureusement la distance entre l'entrée et la chambre
avait étouffé la voix.
N'ayant
toujours pas de signe de vie, Pierson au bord de la crise de nerf donna l'ordre
d'enfoncer la porte. Au même moment Sara sortie de la pièce pour aller ouvrir
mais fût stoppée net par cette effraction. Ce qu'elle vit la terrifia, deux
agents de police armés et portant des gilets par balles s'élancèrent sur elle
tandis que trois autres s'éparpillaient
dans l'appartement.
Les deux agents de police la maîtrisèrent en lui
tenant les mains dans le dos. Elle sentit quelque chose de froid encercler ses
poignets : des menottes. C'est alors qu'un grand gaillard d'au moins 50
ans révolus fit son entrée, sa voix était autoritaire et rauque et son visage
marqué par les années de travail. Il s'avança vers Sara qui ne comprenait rien
à ce qui lui arrivait, tout s'était passé tellement vite qu'elle n'avait rien
vu venir.
L'homme se
posta en face d'elle et l'expression que portait son visage ne donnait pas
envie de le contredire.
"Sara
Sidle ! Vous êtes en état d'arrestation !"
Celle-ci pâlit,
son corps se mit à trembler sous le coup de l'émotion, elle parvint tout de
même à articuler un :
"Quoi ?"
"Je suis
le Lieutenant Sacha Pierson, brigade criminelle de Las Vegas, je vous arrête
pour le meurtre d'Hank Peddigrew." Il fit signe à un de ses collègues de
venir et annonça d'une voix sèche.
"On va
vous lire vos droits" puis il se tourna vers les deux policiers qui se
tenait aux côtés de Sara et leur dit :
"Embarquer-la !"
Sara n'avait
plus la force de parler, elle ne comprenait absolument rien à la situation,
elle n'avait rien vu, tout était allé si vite… Elle avait à peine
enregistrée ce que le Lieutenant. lui avait dit. Brigade criminelle…
meurtre… Hank… droits… qu'est-ce qu'il se passait ? Elle
n'arrêta pas de se poser la question durant le court trajet la conduisant au
véhicule de police. Elle était escortée par ces deux hommes qui la maintenaient
fermement malgré les menottes et lorsqu'ils franchirent la porte du hall
d'entrée de l'immeuble, elle du affronter les regards stupéfaits,
interrogatifs, suspicieux des habitants. Elle se sentit vraiment mal à ce
moment précis et choisit de baisser la tête.
Une fois
arrivés à la voiture, un des policiers ouvrit la porte arrière et l'obligea à
monter. A cet instant précis, elle sentit sa vie basculer et la peur s'emparait
d'elle de plus en plus à chaque minute…
La voiture se gara devant un grand bâtiment sur lequel une
plaque indiquait ‘Commissariat de Las Vegas' et juste au-dessus flottait
la bannière étoilée.
La porte
arrière gauche s'ouvrit et un des policiers annonça à Sara :
"Allez
sortez !" avant de lui prendre le bras avec force.
Une fois à
l'extérieur elle se retrouva entourée à nouveau et on la conduisit aux portes.
Pierson et son collègue suivaient le mouvement sans quitter Sara des yeux.
C'était à lui de jouer à présent, il était bien décidé à lui faire cracher le
morceau.
Dans le
commissariat, aucun geste n'était superflu, on l'emmena directement à
l'arrière, les couloirs obscurs lui donnèrent des frissons et la peur ne la quittait
pas. Un nouveau policier ouvrit une porte et l'on poussa Sara à l'intérieur, on
la fit asseoir et attendre. Les deux policiers quittèrent la salle en claquant
la porte de façon à faire sursauter un mort. Elle scruta la pièce : Une
table en métal, deux chaises de l'autre côté, des murs isolés et bien sûr une
vitre sans teint derrière laquelle devaient certainement se trouver des flics
ayant les yeux rivés sur elle, en somme une salle d'interrogatoire banale. La
seule chose qui différait se trouver être la position de Sara,
d'habitude c'est elle qui se trouvait soit derrière cette vitre, soit en face
du suspect pour assister à l'interrogatoire. Rien que de penser à ça, elle eût
envie d'éclater en sanglots, elle se sentait seule à cet instant précis.
Elle fût
sortie de ses pensées par la brusque ouverture de la porte, elle reconnut
l'homme entrant en premier mais pas l'autre.
"Mlle
Sidle !" , fit-il en venant s'asseoir sur le rebord de la table
jamais la quitter du regard, son collègue resta debout dans le coin.
"Voici
l'inspecteur Adamson, chargé également de cette enquête. "
Après un
temps mort, Pierson parla de nouveau.
"Nous savons que vous vous trouviez dans l'appartement d'Hank
Peddigrew, il y a deux jours, vos empreintes ont été retrouvées sur la victime,
dans les tâches de sang et dans quasiment toutes les pièces."
Sara eût une
mauvaise surprise, elle n'avait jamais mis les pieds chez Hank.
"Je n'ai
pas tué Hank, je n'ai jamais été chez lui non plus."
"Mlle
Sidle, vous m'excuserez mais j'ai du mal à l'avaler. Vous qui êtes de la police
scientifique vous pourriez me dire peut-être pourquoi on retrouve autant
d'éléments vous accusant ?" Pierson avait un sourire cynique.
"Non je n'en ai aucune idée, pour vous dire je ne sait
même pas comment il a été tué !" , Sara n'y comprenait rien, comment
ses empreintes avait-elles pu se retrouver là-bas ?
"C'est
très simple, avec votre arme de service !"
Elle resta
bouche bée.
"Nous
l'avons trouvée tout à l'heure après votre arrestation, gentiment rangée dans
son étui dans votre salon. On est actuellement en train de l'examiner mais je
suis prêt à parier que c'est l'arme du crime"
"Quoi ?" Sara était choquée.
"Apparemment,
la notion de police dans votre job, c'est uniquement pour faire
beau !"
"Je fais
partie de la police scientifique, ok ! Mon job c'est avant tout de faire
appel à la science !"
"Si vous
le dites, mais bon, tout flic sait qu'une arme, quand on a envie de commettre
un meurtre, on la nettoie, on évite de la laisser pleine de sang !"
"Vous
croyez que je ne le sais pas ? J'ai certainement examiné plus d'armes que
vous !"
"Alors
comment expliquer vous tout ça ?!" , Pierson essayait de contrôler sa
rage.
Son collègue
n'avait pas bronché ni bouger depuis le début et ça commençait à peser sur les
nerfs de Sara. Celle-ci ne savait vraiment pas quoi répondre à Pierson.
"Je sais
pas. Le tueur est certainement venu chez moi et me l'a prise."
"Oui bien sûr, c'est vrai, la thèse du vol !"
, il était perplexe.
"Et par
hasard vous ne vous en êtes pas aperçue ?"
"Ecoutez,
dans mon job, on ne porte une arme que par mesure de sécurité lorsque l'on se
rend sur des scènes, on ne s'en sert pratiquement jamais, et qui plus est, je
n’ai pas travaillé cette semaine !"
"Ok, nous allons vérifier tout ça ! Au fait, vous
étiez où ce fameux soir vers deuxtroish ?"
"J’étais
chez moi !" , répondit-elle sur un ton énervé
"Je
m’en serais douté ! Et est-ce que cet alibi peut être confirmé par
quelqu’un ? enfin vous voyez ce que je veux dire vu qu’on est
de la même maison.
"Non"
, répondit-elle de suite.
"C’est dommage !" , il était en train
de jouer avec ses nerfs.
"Qu’avez-vous
d’autre contre moi ?"
Pierson
sourit cyniquement et ne répondit pas, au lieu de cela il se leva et alla
s’asseoir en face d’elle.
"Un
enregistrement vidéo", cette fois-ci c’était Adamson qui avait parlé.
Sara leva les yeux sur lui choquée et murmura un ‘quoi ?’
Il
s’approcha lentement d’elle et se planta en face d’elle, il
posa ses deux mains sur la table et en se pencha vers elle lui dit clairement
et sèchement :
"On vous
voit parfaitement sortir de l’immeuble, et vous n’avez pas
l’air de vous soucier de la caméra !"
"Une
caméra ?"
"L’immeuble
où vivait Hank Peddigrew disposait d’une caméra de surveillance à
l’entrée. Elle a été installée à la suite de vols fréquents dans le
quartier."
Une heure
plus tard, ils étaient toujours en train de la questionnaient sur Hank, le
temps lui semblait s’être arrêté. Elle n’avait plus vu Hank depuis
leur rencontre à l’hôpital, il lui avait menti et elle avait décidé de le
rayer de sa vie.
"Quels
étaient vos rapports avec lui ?" demanda Pierson
"Nous
étions amis"
"Amis ? Tiens donc, pourtant nous avons entendu
une autre chanson."
"Quoi ?
Qui vous a parlé ?"
"Nous
n’avons pas le droit de le révéler."
"Bien
sûr ! "
"Sara,
dites nous ce qui vous a poussé à tuer votre petit ami !"
"Si vous
appeler quelqu’un qui vient avec vous au cinéma ‘petit
ami’…"
"Arrêtez
de jouer avec nous !"
"Je ne
joue pas ! Je constate c’est tout ! Et je le répète pour la
énième fois : Je n’ai pas tué Hank ! La dernière fois que je
l’ai vu, c’était il y a 1 semaine à l’hôpital !
"Très
bien ! Vous n’avez pas l’air décidée à parler. Une dernière
chose, si vous êtes reconnue coupable de meurtre, vous serez passible de la
peine capitale, mais je ne vous apprends rien de nouveau. Bon, il ne vous reste
plus qu’à appeler un avocat ! "
Il fit un signe de tête à son collègue et sortirent de la
salle. Quelques minutes après leur départ les deux policiers vinrent la
chercher et cette fois-ci la conduisirent au sous-sol. Ils arrivèrent devant
une porte portant l’inscription « prison », et là Sara sentit
que le sol allait s’effondrer sous ses pieds. Une fois la porte
traversée, ils l’arrêtèrent devant une cellule vide assez petite. Un
grand blond baraqué pris le relais, il ouvrit la porte et la fit avancer à
l’intérieur. Lorsque les portes se refermèrent, le policier partit et
Sara se retrouva seule dans cet endroit hostile. Elle n’avait jamais
pensé qu’elle se retrouverait derrière les barreaux un jour. Elle s’assit
sur le banc la tête enfouie dans ses genoux et commença à pleurer.
De l’autre côté de la ville, la journée
s’annonçait ennuyeuse pour Grissom, il était en train de faire des
recherches sur certaines espèces de scarabées afin d’étendre toujours plus
ses connaissances en matière d’entomologie mais aussi pour y voir plus
clair pour le dossier qu’il traitait actuellement.
Il travaillait avec Nick sur
l’affaire d’un meurtre assez étrange, une femme avait été retrouvée
pendue dans sa chambre d’hôtel, des tas de scarabées grouillant au sol.
Nick était perdu, un corps n’ayant pas eu le temps de se décomposer et
une tonne d’insectes, dans un hôtel assez luxueux en plus de ça !
L’enquête bien que phénoménale, suscitait l’admiration de Grissom,
des scarabées apparemment venus directement d’Egypte, c’était
certainement ce qu’on s’attendait le moins à voir dans une chambre
d’hôtel de Las Vegas…
Grissom
allait cliquer sur un lien quand la sonnerie du téléphone l’interrompit
dans son action. Il fouilla sous les photos, feuilles….avant de tomber
dessus. Il marmonna un ‘Grissom’ avant de se concentrer à nouveau
sur l’écran d’ordinateur.
"C’est
Jim !" Lui répondit Brass d’une voix détachée.
"Qu’est-ce
qui se passe ?" demanda-t-il toujours les yeux rivés sur
l’écran.
"Il faut
que vous veniez ici, y’a un problème…"
Grissom
soupira, Brass qui l’avait entendu se pensa ‘dans un instant tu
feras moins le blasé.
"Et quel
est le problème ?"
"Ça
concerne Sara…" , Brass était réticent quant à lui dire les informations
par téléphone. A l’entente du mot ‘Sara’, toute
l’attention de Grissom se dirigea sur ce que venait de lui dire Brass.
"Qu….qu’est-ce
qu’il y a avec Sara ?" Sa voix indifférente s’était
changée en voix inquiète.
"Je
préfère ne rien dire par téléphone, rejoignez-moi dans mon bureau aussi
rapidement que vous le pourrez !" et il raccrocha.
Grissom
contempla son portable et commença à penser au pire.
- Las Vegas
Police Department -
Jim Brass
était en train de boire son café debout contre l’encadrement de la porte
attendant tranquillement Grissom. Il avait passé une des pires matinées de sa
vie, tout d’abord le Shérif Mobley lui mettait une pression inimaginable
à cause une enquête qui traînait trop selon lui, et, venant s’ajouter à
tout cela, le coup de téléphone qu’il avait reçu 1 heure plus tôt…
"Capitaine
Brass"
"Ici le
Lieutenant Pierson, de la Brigade Criminelle."
"Que
puis-je faire pour vous ?"
"Et
bien, nous venons d’arrêter un de vos CSI, Sara Sidle"
"Je vous
demande pardon ?" Brass était plus que surpris.
"Elle
est inculpée du meurtre d’Hank Peddigrew, un EMT avec qui elle avait
apparemment une liaison, je vais aller droit au but cher collègue, nous avons
des preuves en béton ! Alors voici ce que je voudrais que vous
fassiez : je veux que vous réunissiez son équipe de travail, nous allons
venir les interroger, vous également. Est-ce clair ?" Brass
n’aimait pas le ton employé par Pierson mais il se contenta de se taire.
"Très
bien, dans combien de temps vous débarquez ?"
"Je vous
donne une heure !" dit-il avant de raccrocher. Brass n’en
croyait pas ses oreilles, Sara avait été arrêtée ? et pour meurtre, non il
devait avoir un problème…
¤ Fin du
Flashback ¤
Quand il y
repensait, il aurait bien aimé avoir ce Pierson en face de lui pour le remettre
à sa place. Au bout du couloir, il vit une silhouette familière
s’approcher à grands pas.
Brass lui fit
signe de rentrer dans son bureau, Grissom entra et ferma aussitôt la porte, son
visage portait une tonne de questions.
"Jim,
vous allez me dire ce qui se passe ?" dit-il en s’asseyant
"Vous voulez du café ?" , Grissom lui fit signe que non. Il
n’avait pas besoin de caféine, tous ses sens était déjà parfaitement en
alertes.
"Bon je
n’ai que très peu de temps, donc je vais vous dire ce que je sais."
Grissom qui
s’impatientait, lui fit mine de continuer.
"
J’ai reçu un appel, il y a 1 heure, du Lieutenant Pierson de la Brigade
Criminelle, il m’a dit qu’un certain Hank Peddigrew avait été
assassiné."
"Et quel
rapport avec Sara ?"
"Gil, ce
que je vais vous dire ne va pas vous plaire, j’ai du mal à l’avaler
également…"
"Jim,
dites-le-moi !"
"Elle a
été arrêtée ce matin, elle est inculpée de meurtre…"
"QUOI !!
Non mais ce n’est pas possible !" Grissom ne croyait pas ce
qu’on venait de lui dire.
"Gil,
moi non plus je n’y crois pas !"
"Quand à
eu lieu ce meurtre ?" Brass lui répondit qu’il n’en
savait rien.
"Et
quelles preuves ont-ils contre elle ?"
"Il ne
m’a rien dit de plus ! il a juste affirmer qu’ils avaient des
preuves en ‘béton’ contre elle. Je ne sais rien
d’autre."
Grissom avait
retiré ses lunettes et se tenait la tête dans les mains.
"Je suis
vraiment désolé, je n’ai pas eu le temps de demander plus de
détails."
"Jim, ça
va, vous n’y êtes pour rien !"
"Il faut
que je vous dise, Pierson et un collègue vont venir ici nous interroger, vous,
moi, l’équipe…j’ai appelé les autres, ils doivent
certainement se trouver dans la salle de repos à présent. Je ne leur ai encore
rien dit d’officiel, j’ai préféré vous l’annoncer à vous en
premier…"
"Vous
avez bien fait…" , sa voix n’était plus qu’un murmure.
Brass se leva
et invita Grissom à faire de même.
"Venez,
on va aller les retrouver, il faut que je leur parle." , Brass n’était
pas obligé de le faire, c’était le boulot de Grissom mais il était dans
un tel état qu’il n’était plus en mesure de former une phrase
entière. Il articula un ‘merci’ et se leva pour suivre son
collègue.
- Break Room
-
Nick et
Warrick étaient déjà arrivés, assis sur le canapé en train d’épier chaque
mouvement à travers les vitres à la recherche d’éventuels indices pouvant
expliquer leur présence au travail, cette matinée, alors qu’ils avaient
officiellement terminé le boulot quelques heures plus tôt.
Tout ce
qu’ils savaient c’était que quelque chose n’allait pas et que
la voix de Brass au téléphone les inquiétaient encore plus. ‘C’est
Brass, venez immédiatement au labo, y’a un problème…’
c’était tout ce qu’ils savaient.
Un silence
pesant régnait entre les deux collègues qui d’habitude étaient toujours
les premiers à détendre l’atmosphère pendant le travail. Au lieu de cela,
ils montraient un visage sombre, fatigué dû au manque de sommeil, et vu les
circonstances mystérieuses, l’envie de rire n’était pas vraiment au
rendez-vous. Ils sursautèrent en même temps lorsque la porte s’ouvrit
brusquement révélant une Catherine à bout de souffle –qui apparemment
venait de courir depuis le parking- et qui vint s’installer en face des
garçons, elle avait la même mine fatiguée et anxieuse que ses amis. Tous les
trois se regardèrent sans un mot avant que Nick ne brise le silence.
"Dites, y’a personne ici qui sait ce qui se
passe ?"
"J’en
sais pas plus que toi Nick, et ça commence à m’inquiéter."
"En
arrivant tu n’as vu personne ?"
"Non,
les couloirs étaient déserts." répondit Catherine
"Je me
demande bien pour quelle raison Brass nous a fait venir." soupira Warrick
"Oui, ça
m’intrigue également, et puis où sont les autres, je veux dire Grissom,
Sara et puis Brass, après tout ils devraient déjà être là !"
Nick et
Warrick dirent en même temps :
"C’est
vrai" suivi d’un long soupir.
Le silence
retomba sur la salle, tous les trois étaient trop fatigués pour réfléchir. Nick
s’enfonça dans le canapé, Warrick ferma les yeux et Catherine en fit
autant.
5 minutes
plus tard, des pas se firent entendre à l’extérieur et bientôt la porte
s’ouvrit à nouveau pour laisser entrer Brass suivi de Grissom qui avait
l’air ailleurs.
Tous les trois
se redressèrent et observèrent les deux hommes qui se trouvaient en face
d’eux. Grissom s’était mis en retrait derrière Brass ce qui
n’échappa pas à Catherine qui lui lança un regard interrogateur.
Nick, qui
s’impatientait, regarda Brass et lui dit :
"Bon, on peut savoir ce qu’il y a ?"
"Il faut
que je vous apprenne une nouvelle…" Brass avait du mal à commencer
sa phrase.
"On
pourrait peut-être attendre que Sara arrive ?!" dit Catherine
"Justement
il s’agit d’elle et elle ne viendra pas." continua Brass
Ils
s’échangèrent à nouveau un regard d’incompréhension.
"Sara a
été arrêtée ce matin, elle est accusée du meurtre d’Hank
Peddigrew…" Grissom baissa la tête à l’entente de cette phrase
absurde. Un ‘oh’ général se fit entendre, mêlant incompréhension,
choc et surprise.
"Non,
c’est une blague !" , c’était Nick qui était devenu pâle
en deux secondes.
Brass fit
signe que non.
"Désolé
j’y crois pas, Sara n’aurait jamais pu commettre un
meurtre !" , c’était Warrick qui s’exprimait à son tour .
Nick et
Warrick étaient au bord des nerfs, ils ne pouvaient imaginer leur amie en tant
qu’assassin.
" Quelles preuves ont-ils, leur permettant de
l’arrêter ?" s’inquiéta Catherine.
Devant la
confusion de ses collègues, Brass n’arriva pas à articuler un mot, il se
tourna vers Grissom pour un coup de main, mais celui-ci regardait toujours
fixement le sol, à première vue perdu dans ses pensées, il n’écoutait la
conversations que du très légère oreille. Brass pivota de nouveau pour faire
face aux autres, il essaya de se concentrer et dit :
"Je…je
ne sais pas grand chose, tout ce qu’on m’a dit c’est
qu’ils avaient des preuves solides contre Sara."
"C’est
pas possible, non, pas Sara…" , Nick était au bord des larmes.
Warrick lui tapota le dos, mais lui aussi se sentait mal…
"Sara ne
pourrait tuer quelqu’un même si sa vie en dépendait, et je ne vois pas
pourquoi elle se risquerait à tuer ce salaud qu’était Hank !" ,
maugréa Catherine.
Tout le monde
leva les yeux sur elle, ce qui la fit s’enfoncer dans le canapé encore
plus.
"Je te
demande pardon ?"
"Nick,
Hank avait une petite amie !"
"Quoi ?"
"Sara
l’a découvert pendant qu’on enquêtait sur cette affaire la semaine
dernière, vous savez la voiture qui s’est crashée dans le restaurant."
"Et ?",
pressa Nick
"Sara a
dû interroger Elai…" , elle s’arrêta net en repensant à ce que
lui avait raconté Sara.
"Elaine
Alcott est la petite amie de Hank, en allant chez elle, elle a vu une photo sur
laquelle il posait avec elle, Elaine lui a expliqué qu’ils étaient
ensemble…"
"Quel
salaud !!" , marmonna Nick
"Je croyais que Sara et lui ne sortaient pas ensemble,
enfin pas dans le sens d’avoir une relation avec…" , demanda
Warrick.
Pendant ce
temps, Brass s’était assis à côté de Catherine et il l’écouta
attentivement
"Sara
m’a dit qu’ils ne faisaient qu’aller au ciné ensemble, rien
qui ait à voir avec une relation, mais le problème étant, il a trompé sa
confiance, et ça je n’aurais pas pu le supporter non plus. Elle était
vraiment pas bien quand je l’ai ramenée chez elle…"
Tous
pouvaient entendre et voir la tristesse dans la voix et les yeux de Catherine
et tous ressentaient la même chose, excepté pour deux d’entre eux :
Nick et Grissom.
Pour Nick,
Sara était pratiquement comme une sœur mais pour Grissom, c’était
tout autre chose ; ils étaient furieux contre Hank et s’en voulaient
de n’avoir rien pu faire pour l’aider voire la protéger.
La pièce
était retombée dans un silence de mort avant que Brass ne se lève à nouveau et
leur annonce :
"Bon,
écoutez, les inspecteurs de la criminelle ne vont pas tarder à débarquer
ici !"
"Mais
pourquoi faire ?"
"Ils
veulent tous nous interrogés !"
"Ouais
c’est ça ! J’en ai des choses à leur dire !"
s’énerva Nick
"Nick,
il faut rester calme."
"Rester
calme, non je suis désolé je ne peut pas rester ‘calme’ quand je
sait que mon amie est en train de vivre une injustice, ok ?! "
"Je te
comprends, mais nous sommes impuissants pour l’instant alors on va
attendre tranquillement qu’on nous éclaire sur toute cette
histoire." lui dit Catherine essayant de lui parler calmement.
"Tu as
raison…" lui répondit-il
Catherine
tourna sa tête vers Grissom, celui-ci n’avait pas bougé de sa position
initiale et elle aurait pu jurer voir le coin de ses yeux humides. D’une
voix calme elle lui demanda :
"Grissom ?"
le voyant bouger faiblement la tête elle continua "Vous en pensez quoi de
toute cette histoire ?"
Elle le surprit
en lui parlant, ses yeux le piquaient à cause des larmes, tout ce qu’ils
avaient entendu réveilla quelque chose d’enfoui en lui et ses pensées
n’arrêtaient pas de converger vers Sara. Il ne savait que répondre à
Catherine, il voulait tellement s’enfuir, aller se cacher dans un endroit
où il se retrouverait seul et pourrait lâcher ses émotions.
Il ne la
regarda pas une seule seconde en se redressant, il s’effaça en
bafouillant une excuse telle que ‘désolé je, je vais dans mon
bureau…’
Tous le
regardèrent s’en aller, incapables de définir s’il s’agissait
de larmes qu’ils avaient vu dans les yeux de leur boss, celui qui ne
laissait jamais transparaître ses émotions, celui qu’ils ne connaissaient
pratiquement pas car il ne révélait quasiment jamais rien de sa vie privée
venait de craquer devant eux…
Ils se
regardèrent tous avec la même expression de surprise sur le visage, mais aucun
ne parla, pour ne pas se méprendre sur la situation. La sonnerie d’un
portable vint perturber leurs pensées. Brass chercha dans sa veste avant de
sortir en hâte l’objet qui émettait un son désagréable.
"Brass…" celui-ci se leva et sortit dans le
couloir.
deux minutes
plus tard il revint dans la salle et annonça d’un ton pas très
enjoué :
"Les
inspecteurs sont là, je vais les chercher à l’accueil, ne bougez pas de
là, j’en n’ai pas pour longtemps." et sur ce, il sortit en trombe.
Pendant ce
temps, Grissom s’était réfugié dans son bureau sombre même en cette
matinée. Assis derrière son bureau, la tête cachée dans ses mains, celui-ci
laissa filer ses émotions. Cela faisait des années qu’il n’avait
pas pleuré, il en avait même oublié la sensation, cette sensation qui lui
permettait d’évacuer toutes ses pensées, problèmes, le temps d’un
court instant. Il croyait encore se trouver dans un cauchemar, le pire
qu’il ait vécu en tout cas, malheureusement ce n’était que la pure
vérité…
A ce moment
là, tout ce qu’il souhaitait était d’être auprès de Sara, elle
devait être morte de peur, se retrouvait de l’autre côté sans savoir pourquoi,
et surtout pour un fait qu’elle n’avait pas commis. Il
n’avait aucune idée quant à l’assassin de Hank, mais s’il
avait su certaines choses plus tôt, Grissom s’en serait chargé. Il
détestait ce type et aurait voulu tout faire pour protéger Sara mais il avait
échoué, trop occupé à fuir le monde et ses sentiments. Il s’était
renfermer sur lui-même depuis longtemps et voilà que durant ces derniers jours,
tout lui avait filé entre les mains.
Il essaya de se reprendre et de sécher ses larmes mais il
n’arrivait pas à se défaire d’une scène où il voyait Sara se faire
arrêter et interroger par deux flics peu scrupuleux.
Quelqu’un
frappa à sa porte et d’un revers de sa manche essuya ses yeux, mais ses
collègues n’étaient pas dupes et ils sauraient immédiatement qu’il
avait pleuré, rien qu’à voir ses yeux rougis…
La personne frappa de nouveau et Grissom répondit
faiblement :
"Oui ?"
"C’est
Jim"
"Entrez…"
Brass tourna
délicatement la poignée et pénétra dans le bureau, essayant d’habituer sa
vue au noir de la pièce, il distingua Grissom assis et se dirigea lentement
vers lui.
"Désolé
de vous déranger Gil, mais les inspecteurs de la brigade criminelle sont ici et
demandent à interroger tout le monde et vous en premier…" ,
Grissom
soupira légèrement. Brass n’était pas plus enchanté que lui mais il se
devait de se montrer coopératif avec ses confrères.
Grissom se
leva finalement et suivit Brass vers la salle de repos. A travers les vitres,
il vit deux hommes debout, en train de parler à Catherine, Nick et Warrick. Ils
étaient assez imposants et à côté d’eux, Warrick passait pour un
gringalet.
A
l’entrée de Brass et de Grissom, tous se retournèrent en même temps et
dévisagèrent Grissom.
Ses collègues
afin de voir des révélations sur son visage et dans son regard, et les deux
flics, en tant que proie de premier choix.
Malheureusement
pour eux, il ne laissait paraître aucune once d’émotion, leur Grissom
était de retour.
L’un
des flics, le plus âgé, s’avança vers lui et entama la
conversation :
"Gil
Grissom je suppose ?"
"C’est
exact, qui êtes-vous ?" il se méfiait de ce type ayant l’air
cynique, il lui rappelait trop Rick Culpepper, l’agent du FBI qu’il
détestait.
"Lieutenant.
Sacha Pierson, de la brigade criminelle, et voici mon collègue l’inspecteur
Mark Adamson. Nous sommes ici pour vous poser des questions au sujet, vous le
savez, de Sara Sidle." ,Grissom eût envie de craquer à nouveau mais il se
contrôla de toutes ses forces. Voyant qu’il ne disait rien, Pierson
s’adressa de nouveau à lui :
"Vous
êtes bien le superviseur ici ? Je me trompe ?"
"Non,
c’est bien moi."
"Bien
alors je vais commencer par vous, si vous n’y voyez aucun
inconvénient." Dit-il sur un ton ne laissant pas le choix de se défiler.
"Aucun
problème " répondit Grissom froidement.
"Pourquoi
ne pas aller dans votre bureau ?" offrit Pierson
Grissom
acquiesça d’un signe de tête avant de se tourner et de sortir de la salle
ayant Pierson qui le suivait de près.
Adamson qui
n’avait pas l’air plus sympathique que son collègue dévisagea
chacun des CSI avant de ne parler.
"Madame… ?"
fit-il en désignant Catherine
"Willows…Catherine Willows"
répondit-elle sèchement
"D’accord,
je vais commencer par vous, pourrions nous aller dans un endroit
calme ?"
"Mais
bien entendu…", Catherine se leva en lui jetant un regard glacial.
Une fois
partis, Nick s’adressa à Brass et Warrick :
"Je les
sens pas ces deux-là !"
"Ouais
ils ont l’air antipathiques, je supporte pas la façon qu’ils ont de
se prendre pour les maîtres de l’univers." dit Warrick énervé.
"Dites
Jim, ils se comportent toujours comme ça vos collègues ?"
"Heureusement
non, je les connais pas ces deux là !"
Ils restèrent
à nouveau sans rien dire pendant un bon bout de temps…
Dans le bureau de Grissom, la
conversation était plutôt ennuyeuse et rébarbative. Grissom subissait les
questions posées par le cynique Pierson et il n’avait qu’une seule
envie c’était de le mettre à la porte et de le renvoyer dans son commissariat.
"Quelles preuves avez-vous
permettant de l’inculper ?" c’était la seule pensée
qu’avait Grissom.
"Bien, nous avons retrouvé ses
empreintes partout dans l’appartement de la victime, également dans le
sang et bien entendu sur l’arme du crime."
"Quelles est l’arme du
crime ?" il n’arrivait pas à croire ce qu’il avait
entendu
"Son arme de service, nous
l’avons trouvée après l’arrestation et nous avons tout de suite
fait des tests de balistiques, mais ça aurait pu être éviter…"
"Comment ça ?"
"L’arme n’avait pas
été nettoyée, il y avait plein de sang séché et bien sûr des empreintes."
"Mais c’est absurde, même
si c’était Sara qui l’avait tué elle n’aurait pas omis de
nettoyer son arme !"
"Vous savez, dans la
précipitation et puis si c’était son premier crime, ça joue en sa
faveur !"
"Je n’y crois
pas !"
"Nous avons également une
caméra de surveillance la montrant nettement en train de sortir de
l’immeuble aux alentours de trois heures du matin. Le légiste a établi
que l’heure de la mort correspondait avec la vidéo." Grissom était
abasourdi.
"Monsieur Grissom, vous
connaissiez bien Mlle Sidle ?"
"A votre avis ?" fut
tout ce qu’il lui répondit
"Ecoutez, je sais qu’il
n’est pas facile pour vous d’être interrogé de la sorte, mais plus
vous coopérez, plus ce sera court et plus nous partirons vite, ok ?"
"Très bien, alors écoutez-moi à
votre tour, je connais très bien Sara et je sais parfaitement qu’elle
n’aurait jamais pu commettre un meurtre, c’est clair ?"
"Vous savez, parfois on croit
connaître quelqu’un et finalement on s’aperçoit que ce n’est
pas du tout le cas."
"Vous parlez en connaissance de
cause ?"
"Non, je parle uniquement par
expérience." Pierson commençait à l’agacer.
"Mais peut être que toute votre
expérience est fondée, et puis je ne vois vraiment pas comment quelqu’un
n’ayant pas par lui-même connu ce genre de chose peut se permettre
d’en parler."
"Vous avez certainement raison,
mais revenons à Mlle Sidle, nous nous égarons un peu. Puis-je savoir depuis
combien de temps vous la connaissez ?"
"A peu près dix ans. Je
l’ai eu en temps qu’élève à l’université et je l’ai
intégrée à l’équipe voilà trois ans."
"Puis-je savoir pourquoi vous
ne l’avez pas intégrée plus tôt étant donné que vous vous connaissez
depuis un paquet de temps ?" Pierson était un peu trop curieux au
goût de Grissom mais il n’en dit rien.
"Tout simplement parce que Sara
était à San Francisco et qu’elle avait une bonne place là-bas."
"Alors pourquoi l’avoir
fait venir ici ?" Grissom n’avait pas envie de révéler cette
partie du passé d’un de ses collègues et ami.
"Il me manquait quelqu’un
avec ses compétences, j’ai eu l’occasion de lui toucher deux mots
au sujet d’une enquête dont je voulais qu’elle se charge et elle a
accepté tout de suite."
"Une personne exerçant ici
n’aurait pas pu mener cette enquête ?" Grissom se sentait
embarrassé, il ne savait pas quoi répondre.
"Non, c’était une enquête
que je voulais garder personnelle, faisant le moins de bruit ici."
"Intéressant. Dites m’en
plus."
"Vous n’avez pas des
limites dans vos questions ? Pour celles qui sont à propos
personnels ?" il était énervé de devoir répondre à des questions de
se genre.
"Ecoutez Grissom,
j’enquête sur votre CSI, je veux en savoir le plus possible sur ses
enquêtes, sur la façon dont elle travail…"
"A ma demande, Sara est venue
enquêter sur Warrick Brown" il peina à sortir ces quelques mots.
"Warrick Brown ? Un autre
de vos CSI, est-ce exact ?"
"Oui" répondit-il
sèchement
"Comme c’est étrange, et
que se passait-il avec lui ?"
"Cela ne vous regarde
pas !"
"Au contraire, ça me prouve que
votre service n’est pas aussi bien qu’on ne le croit."
"Je veux savoir ce qu’il
s’est passé avec Monsieur Brown !"
"Un problème de pari. Une nouvelle
recrue s’est faite tuer alors qu’il l’avait laissée seule sur
une scène de cambriolage." Ce souvenir pénible revint hanter Grissom
"Pour aller…parier ?
en plein service ?"
"Je vous ai dit ce que vous
vouliez savoir, maintenant arrêtez de me poser des questions sur Warrick et
faites ce que vous avez à faire !"
"Etiez-vous au courant de la
relation qu’entretenait Mlle Sidle et Hank Peddiggrew ?" Ouch,
la question qu’il ne fallait pas poser… Grissom essayait de garder
son sang froid, chose qui lui semblait impossible.
"Je savais juste qu’ils
se connaissaient, rien de plus."
"Donc vous ignoriez s’ils
entretenaient une relation plus qu’amicale ?"
"Vous voulez parler d’une
relation amoureuse ? Non ce n’en était pas une !"
"Et qu’est-ce qui vous
permet de l’affirmer ?"
"Sara l’a dit elle-même,
à moi comme à Catherine Willows, comme aux autres."
"Alors qu’est-ce qui
aurait pu la pousser au meurtre, s’ils ne se fréquentaient
qu’occasionnellement ?" Grissom avait envie de battre en
retraite compte-tenu de l’absurdité de ce qu’il entendait.
"Je n’en ai pas la
moindre idée !"
"Est-ce que vous communiquez
entre vous ? Je veux dire, en dehors du côté boulot ?"
"Quoi ? Vous voulez savoir
si on se retrouve tous en dehors ? La réponse est non ! Les seules
fois où nous mangeons ensemble c’est lorsque l’on travaille de jour
suivant les besoins d’une enquête !"
"Donc vous ne savez pas quelles
sont les occupations de Mlle Sidle quand elle ne travaille pas ?"
"Non, je ne le sais pas et tout
ce que je peux vous dire c’est que Sara ne prend pratiquement jamais de
jours de repos !"
"Tiens voilà qui est étrange,
pouvez vous me dire la date de ses derniers congés ?"
"Je ne saurais dire la date
exacte mais ça devait être au mois de février."
"Il y a tout de même plus de 6
mois !!"
"Oui et alors ?"
"Non rien, mais c’est
tout de même étrange…"
"Peut-on savoir ce qui est si
étrange ?"
"Votre collègue a pris congé
cette semaine, c’est drôle vous ne trouvez pas ? Sachant que cela fait
6 mois d’écart entre ses anciens congés."
"Je ne vois pas ce qu’il
y a de ‘drôle’, elle est libre de choisir ses dates."
"Oui, mais c’est tout de
même curieux qu’elle ait choisi cette semaine."
"Sara a eu une semaine assez
difficile, j’ai donc jugé nécessaire qu’elle prenne du recul."
"Ahh je comprends
mieux !"
"Non ne vous méprenez pas, elle
est venue me voir afin d’avoir des conseils pour une enquête sur laquelle
elle avait mis toute son énergie. Une fois finie,
je lui est conseillé de prendre
quelques jours afin de se reposer. Elle aurait très bien pu
refuser…"
"Mais ce n’était pas le
cas !" Pierson avait un mauvais sourire aux lèvres
"Non" murmura Grissom
"Je ne vous demande pas si vous
savez ce que faisait Mlle Sidle le soir du meurtre ?"
"Non désolé, je ne sais
pas." Menti Grissom
"Bien, j’ai ce dont
j’avais besoin, je repasserai vous voir si jamais j’ai besoin de
votre aide." Dit-il en se levant. Grissom secoua la tête de façon à dire
‘compte sur moi’.
Pierson sortit du bureau et retourna
dans la salle de repos afin d’aller interroger quelqu’un
d’autre.
Lorsque Catherine arriva dans la
salle, elle se laissa tomber sur le canapé et souffla lourdement. Warrick qui
était à présent seul, la regarda calmement, il sentait qu’elle avait dû
passer un mauvais quart d’heure.
"Je suppose que ce n’est
pas la peine de te demander comment ça s’est passé ?!"
"Oh que non ! Je crois que
je vais tuer quelqu’un !"
"Je veux bien te
croire…"
"Tu n’as pas encore été
interrogé ?"
"Non et je commence à trouver
le temps vraiment long !"
"C’est sur, enfin profite
de ces derniers instants !"
Près de quinze minutes – une
demi-heure s’écoula avant que Nick et Brass entre dans la salle la mine
fatiguée et énervée.
Adamson arriva derrière Brass et fit
signe à Warrick de le suivre, ce dernier jeta un coup d’œil montrant
son appréhension à Catherine avant de partir.
Pierson rentra à son tour et
s’adressa à Catherine :
"Y’a t-il d’autres
personnes ayant des contacts avec Sara Sidle ici ?"
"Euh… je peux vous dire
Greg Sanders, un technicien de laboratoire mais vous devriez voir avec Grissom
pour avoir plus d’informations."
"Très bien, merci",
Catherine eue un sourire forcé.
Pierson parti en direction du bureau
du superviseur et s’arrêta devant la porte tendant l’oreille, il
entendait de la musique filer à travers la porte, il frappa assez fort et fut
accueilli par un ‘entrez !’ plutôt froid. Il tourna la poignée
et vit Grissom toujours assis derrière son bureau, en train d’empiler des
dossiers.
"Lieutenant Pierson, vous avez
oublié de me demander quelque chose ?" Grissom ne releva pas les yeux
de ses dossiers.
"Disons que j’aurais
besoin de la liste des personnes travaillant ici ayant contact avec Mlle Sidle.
Votre collègue Willows m’a déjà parlé d’un certain Greg
Sanders…"
"Effectivement, c’est
notre technicien de laboratoire pour ce qui concerne l’ADN."
"Bien, pourrais-je savoir où il
se trouve ?"
"Il ne travaille que de nuit,
vous aurez une chance de le voir ce soir."
"Et, y’a t-il
d’autres personnes ?"
"Tous les techniciens
travaillant de soir" répondit nonchalamment Grissom
"Je vois… pourriez vous
me faire la liste ?"
"Bien sûr, laissez-moi quelques
minutes !"
"Bien je repasserai d’ici
une dizaine de minutes…" Grissom lui répondit d’un signe de
tête.
Une fois que Pierson fut sorti, il
soupira, ils allaient encore devoir se coltiner ces deux inspecteurs durant le
service de nuit.
Dix minutes plus tard, Grissom
retrouva le lieutenant en train de discuter avec son collègue, il lui tendit la
liste et Pierson la survola rapidement des yeux, il s’arrêta sur un nom
et Grissom savait ce qu’il allait lui demander ce qui le fit sourire.
"Je peux savoir pourquoi il y a
un agent du FBI sur cette liste ?"
"Tout simplement parce que nous
faisons équipe avec elle de temps à autre."
Pierson le regarda perplexe.
"Et quelle est son importance
vis à vis de Mlle Sidle ? Vous l’avez mis en dernier sur votre
liste."
"Allison Moreau est assez
proche de Sara, nous l’avons aidé sur une enquête très importante il y a
quelques mois de cela. Elle vient toujours nous aider sur certaines enquêtes
lorsque nous avons besoin de compétences fédérales. Et si je l’ai mise en
dernier c’est tout simplement car elle est en poste à Washington
DC."
On pouvait voir la surprise
s’afficher sur le visage du Lieutenant. :
"Mais pourquoi ne pas
collaborer avec le bureau fédéral de Las Vegas ?"
"Nous n’entretenons pas
de bons rapports…"
"D’accord, bon et bien
nous allons vous laisser, nous repasserons ce soir. Et si vous pouviez
contacter Mlle Moreau, ce serait aimable de votre part." Il sourit
cyniquement une nouvelle fois et partit suivi de son collègue. Grissom les
suivis du regard et lorsqu’ils ne furent plus à portée de vue il retourna
dans son bureau.
Il contempla le téléphone quelques
instants avant de composer un numéro. Il attendit quelques secondes avant
qu’une voix de femme ne lui réponde :
"Monica Reyes ?"
Grissom crût qu’il avait fais un mauvais numéro
"Agent Reyes, ici Gil
Grissom"
"Monsieur Grissom, comment
allez-vous depuis le temps ?"
"Ça peut aller, enfin on a un
problème ici, j’aurais aimé parler à Allison, j’ai dû me tromper de
numéro."
"Non, c’est bien son
portable, c’est juste qu’elle se trouve avec l’agent Doggett
dans la salle des archives."
"Ah très bien, vous pouvez lui
demander de me rappeler dès qu’elle le peut ?
"Je n’y manquerai
pas."
"Merci" et il raccrocha.
Il décida d’aller voir les autres,
pour voir un peu où ils en étaient. Il voyait Catherine debout parlant avec des
gestes assez vifs. Il entra discrètement mais celle-ci l’entendit et se
retourna. Grissom alla s’asseoir sur la table comme il l’avait fait
plus tôt. Catherine lui fit un signe de tête avant de continuer son débat.
"Mais enfin vous imaginez ce
qui est en train de se passer ?"
"Je supporte plus cette
situation, ils m’ont pratiquement arraché les réponses de la
bouche !" se plaint Nick
"Moi ils m’ont interrogé
sur mon passé et sur l’enquête sur le jeu et les paris !" dit
Warrick à son tour.
"Ils ont cherché le moindre
fait qui se soit passé avec Sara ! Ils lui en veulent
vraiment !" s’inquiéta Catherine
"Ils vous ont dit les preuves
qu’ils avaient contre elle ?"
"Oui et je n’y crois pas
du tout" jeta Nick
"Il faudrait qu’on puisse
les voir avant qu’ils ne classent l’affaire."
"Ils ne nous les laisseront
jamais " La voix de Grissom les fit sursautés.
"Et on peut savoir
pourquoi ?"
"Nicky, soit réaliste, ils ne
peuvent pas nous laisser les étudier, ils ont trop peur qu’on ne les
trafique !"
"Mais Catherine, il n’y a
pas plus compétent que nous dans cette ville !"
"Nick ! La seule chose
qu’ils peuvent éventuellement faire, c’est les transmettre au
service de jour ! Et Ecklie ne nous laissera jamais les
approcher !"
"On peut vraiment rien
faire ??" supplia Nick
"Je crains que non mon
pote" lui répondit Warrick mal à l’aise
Catherine eût soudain une mauvaise
pensée lui traversant l’esprit et se mit la main devant la bouche ce qui
eut pour effet d’entraîner un ‘Oh mon Dieu’ étouffé.
"Cath, qu’est-ce qui se
passe ?" lui demanda Warrick un peu effrayé
"Oh non…"
"Qu…quoi oh
non ?"
"Je viens de penser à quelque
chose d’affreux…"
"Mais dit, s’il te
plaît !!"
"Je… si Sara…"
"Quoi ? Si Sara
quoi ?" Nick commençait à avoir sérieusement peur.
"Mon Dieu Nick, si Sara est
jugée coupable, c’est la peine capitale !!" Catherine eut les
larmes aux yeux. Ce fut le choc dans la salle, tous n’avaient pas pensé à
de telles répercussions, pour eux Sara était innocente, il ne pouvait en être
autrement.
" Non je…je peux pas le
croire ! Pas Sara !!" Nick sentait les larmes monter et il
sortit en courant de la salle, suivi de Warrick qui allait le calmer. Catherine
s’assit aux côtés de Brass et elle aussi avait les larmes qui lui
remplissaient les yeux, Brass essaya de la réconforter. Grissom, qui était dans
un état proche de ceux de ces collègues, si ce n’était pire se leva en quatrième
vitesse et se dirigea vers la porte. Avant qu’il ne sorte Brass
l’appela :
"Gil ! Où
allez-vous ?"
"Je rentre chez moi" fut
tout ce que lui répondit Grissom.
Brass et Catherine ne dirent pas un
mot, ils comprenaient qu’il avait lui aussi besoin de temps seul.
Arrivé chez lui, Grissom lança sa
veste et ses affaires avant d’aller directement dans sa chambre, il
enleva ses chaussures et s’allongea sur son lit, ses pensées toujours occupées
par les évènements dramatiques de la matinée. Quelques instants plus tard, il
s’était endormi. Il émergea de son sommeil vers 17 heures et prit une
bonne douche pour afin de se remettre les idées en place. Il n’allait pas
tarder à aller travailler et rien que le fait de savoir qu’il y aurait
les inspecteurs de ce matin ne l’enchantait guère.
Lorsqu’il arriva au parking du
bâtiment, il ne vit ni la voiture de Nick, ni celle de Warrick ou encore celle
de Catherine.
Une fois dans son bureau, il commença
à consulter les notes laissées à son attention, il vit que Mobley voulait le
voir et qu’un certain Darrien Cross, un avocat avait appelé pour lui
parler. Son téléphone sonna et il le chercha dans sa veste pour finalement
décrocher :
"Grissom"
"Et bien c’est pas trop
tôt !" lui répondit une voix assez jeune. Grissom ne pu
s’empêcher de sourire malgré la situation.
"Bonsoir Allison."
"Bonsoir, j’ai essayé de
vous joindre tout l’après-midi après que Monica m’ait transmis le
message mais apparemment vous ne deviez pas avoir votre portable sur
vous !" dit-elle en le taquinant
"Désolé, j’ai eu une
matinée assez dure et j’ai oublié mon portable au bureau…"
"Oh ok je comprends…
comment allez-vous ?"
"Pas très fort, il y a un
problème…"
"Un problème ?
Qu’est-ce qui se passe ?" Grissom avait du mal à lui répondre
"C’est… c’est
Sara. Elle a été arrêtée ce matin…"
"Quoi ? Mais
pourquoi ?" Allison n’en revenait pas
"Elle est soupçonnée du meurtre
d’Hank Peddigrew"
"L’EMT ?" il
soupira et répondit
"Oui c’est bien
lui."
"Mon Dieu, mais est-ce
qu’ils ont des preuves leur permettant de l’inculper ?"
"Oui, et croyez-moi ce sont des
preuves solides."
"Vous les avez
vues ?"
"Non et on ne me laissera pas
les voir, vous savez bien pourquoi…"
"Oui
malheureusement … je suis sûre qu’il y a quelque chose qui ne
colle pas dans leur enquête, on connaît l’arme du crime ?"
"Oui, il s’agit de
l’arme de service de Sara…"
"Mince, ils ont des
empreintes ?"
"Oui, ses empreintes ont été
retrouvées partout sur les lieux et y compris sur l’arme, qui
d’ailleurs a été rangée pleine de sang !"
"Mais c’est
absurde ! En général on nettoie son arme après un tel acte !"
"Je sais et ça a choqué tout le
monde ici."
" Vous
m’étonnez ! Franchement je
n’y crois pas, on a très bien pu se servir d’elle comme parfait
coupable !"
"C’est la seule
explication possible, Sara ne commettrais jamais un meurtre !"
"Je le pense aussi ! Quand
a eu lieu le meurtre ?"
"Mercredi soir, le légiste a
évalué l’heure de la mort aux alentours de trois heures du matin, et il y
a autre chose…"
"Je vous écoute"
"Une vidéo de surveillance de
l’immeuble a enregistré Sara sortant du bâtiment justement vers trois
heures."
"On est sûr que c’est
elle ?"
"Je ne sais pas, je n’ai
pas accès aux preuves, il faut que je voie avec le commissariat chargé de
l’enquête pour pouvoir avoir accès à cet élément."
"Ok, écoutez, est-ce
qu’il y a quelque chose que je puisse faire pour vous ou pour
l’enquête ? N’importe quoi ?"
"A vrai dire, les inspecteurs
de la criminelle voudraient vous interroger, c’est pour cela que je vous
ai appelé."
"Aucun problème, il faut que je
voie ça avec mon supérieur dès demain et je saute dans le premier
avion !"
"Merci Allison !" La
voix de Grissom était pratiquement un murmure
"Pas besoin de me remercier
Griss, je ferai tout ce que je peux pour l’aider ! Je vous rappelle
pour vous tenir au courant."
"Très bien. A plus tard"
Et il raccrocha
Il décida d’aller voir si les
autres étaient arrivés et sortit de son bureau. Sur le chemin il vit de loin
deux silhouettes familières et continua son chemin. Les deux inspecteurs de la
criminelle se dirigèrent sur lui.
"Monsieur Grissom, comment ça
va depuis ce matin ?"
"Lieutenant Pierson, ça allait
beaucoup mieux quand vous n’étiez pas là !" lui fit remarquer
sèchement Grissom
"Je sais bien ! Croyez moi
vous allez devoir vous habituer à nous voir traîner dans le coin encore un bon
bout de temps ! Vous avez appelé cet agent du FBI comme je vous l’avais
demandé ?"
"Oui c’est fait,
j’attends confirmation de son jour d’arrivée !"
"Parfait ! Bon, mon
collègue et moi allons interroger vos techniciens, à plus tard !"
Grissom les regarda partir avec de
la haine dans le regard. Il essaya de se calmer et de continuer son chemin. Ne
voyant personne dans la salle de repos, il alla dans la salle de réunion et eut
la surprise d’y voir Nick, Warrick et Catherine installés à la table, le
regard vide. Grissom s’approcha et dit un ‘bonsoir’ assez
faible. Nick lui répondit en lui faisant un petit signe de tête, Warrick en
secouant sa main et Catherine en lui répondant aussi faiblement que lui.
"Ce soir, il n’y a pas de
dossier, tout simplement parce que Mobley a décidé de transmettre toute
nouvelle affaire directement à Ecklie en raison des évènements. Alors ce soir
vous n’avez qu’à reprendre ce que vous avez fait la nuit dernière.
"Génial" fut tout ce que
répondit Nick
"Je voulais également vous dire
qu’Allison va venir."
"Si seulement elle pouvait nous
donner un coup de pouce !!"
"Elle va essayer
Catherine."
"Au fait j’ai entre
aperçu les deux flics de la criminelle tout à l’heure, qu’est-ce
qu’ils fichent ici ?"
"Leur sale boulot Warrick, ils
sont en train d’interroger les techniciens et puis vous devriez vous
habituer, ils sont bien décidés à s’incruster quelques temps !"
"Mais qu’est-ce
qu’ils attendent de nous ?" s’étonna Nick
"Qu’on leur fournisse les
faits"
"Mais on n’en sait pas
plus qu’eux sur ce qui s’est passé, ils m’ont demandé ce que
faisait Sara en dehors du boulot, tu voulais que je réponde quoi ?"
"C’est sur, moi aussi il
m’a demandé ça, ils voulaient même savoir si j’avais vu Sara les
heures précédent le meurtre !"
"Et moi, si je savais ce
qu’elle faisait ce soir là !"
Grissom les observait, lui seul
avait la réponse à cette question…
"Bon, je suis dans mon bureau
si vous avez besoin de quoique ce soit."
Tous le regardèrent partir et Nick
dit à voix basse :
"Vous trouvez pas qu’il
est étrange en ce moment ?"
"Nick, Griss est dans le même
état que nous, sauf qu’il ne l’exprime pas pareillement."
"Catherine a raison, mais vous
avez vu ce matin ? On aurait dit qu’il allait pleurer quand il a
quitté la salle de repos" dit Warrick
"Oui ça m’a étonné aussi
mais que veux tu, Nick aussi a pleuré tout à l’heure."
"Huhu, mais moi ça ne vous a
pas choqué, c’est seulement qu’on a pas l’habitude de voir
Grissom exprimer ses sentiments de la sorte."
"Tu as raison Nick, bon allez
je bouge, restez assis sans rien faire ça me tue !" et Warrick se
leva.
Tout le monde vaquait à ses propres
occupations, essayant d’effacer la tristesse qui les envahissait. Grissom
se décida à voir Pierson afin de lui demander certaines choses. Il le trouva
sortant d’un interrogatoire avec Greg, le jeune home était de
l’autre côté de la vitre, assis derrière son ordinateur et jeta un regard
triste à Grissom. Celui-ci qui d’habitude prenait plaisir à rembarrer
Greg voulu aller le rassurer, mais il fallait d’abord que Grissom se
rassure lui-même. Pierson lui fit face et lui demanda :
"Vous voulez me
parler ?"
"Oui en effet, allons dans un
endroit calme."
Une fois dans une salle vide,
Grissom ferma la porte et se tourna face au Lieutenant.
"Quand pourrais-je voir
Sara ?"
"Dès lundi je pense, venez
pendant les heures de visite. Au fait, vous êtes au courant qu’un avocat
lui a été commis d’office ?"
"Serait-ce par hasard un
certain Darrien Cross ?"
"C’est exact. Il voudra
certainement vous voir étant le ‘patron’ de Mlle Sidle."
"Oui j’ai eu un message.
Autre chose, je sais que vous ne nous laisserez pas voir les preuves accusant
Sara, mais je crois savoir que j’ai le droit de voir les bandes
vidéos."
"En effet, je vous contacterai
pour vous donner un rendez-vous."
"D’accord"
"Je vais retourner à mes
interrogatoires, je pense que si je ne vous vois plus ce soir, je vous verrai
lundi au commissariat ?"
"Très certainement même."
Pierson lui fit un signe de tête et partit dans le couloir.
Le reste de la soirée passa longuement,
Grissom ne supportait plus d’être coincé dans son bureau, il avait
tellement envie de voir Sara… il voulait déjà être au lendemain pour
aller la voir. Mais que lui dirait-il ? Qu’il ne peut pas
l’aider, qu’avec toute la meilleure volonté il est impuissant face
à cette situation ? Ca ne lui plaisait guère mais c’était pourtant
la triste réalité.
En rentrant chez lui, il décida de
faire un détour et de passer devant l’immeuble de Sara, il arrêta la
voiture de l’autre côté et contempla les fenêtres de son appartement.
Toutes fermées et aucune lumière n’émanait des pièces. Il jeta un dernier
regard en leur direction et repartit.
Il rentra chez lui l’air
morose et pour se changer les idées, décida de se doucher et de se focaliser
sur la manière dont il pourrait sortir Sara de cette mauvaise passe.
Alors qu’il se dirigeait vers
la cuisine, terminant de s’habiller pour ensuite manger quelque chose, le
téléphone sonna. Surpris d’avoir un appel si tôt, il prit son temps avant
de décrocher.
"Allô"
"Bonjour Griss, désolée de vous
appelez aussi tôt mais j’ai pensé que j’aurais plus de chance de
vous joindre à votre retour du boulot"
"Vous avez eu raison Allison,
comment allez-vous ? "
"Ça va très bien, c’est
plutôt à moi de vous le demander, votre voix vous trahit. "
"Je ne sais pas quoi faire et
le pire c’est que je ne peux rien faire pour l’aider…"
"Ne vous inquiétez pas, je vais
venir vous aider. "
"Vous avez pu vous
arranger ? "
"Oui, il y a quelques minutes.
Je pars dès ce soir. "
"Vous arriverez vers quelle
heure ? "
"Euh…mon avion est à huit
heures…vers une heure de l’après midi je pense. "
"Très bien, vous voulez que je
passe vous prendre ? "
"Oui, comme ça vous me
raconterez tout. "
"Ok, à tout à l’heure
alors…"
"Bye Grissom" et elle
raccrocha.
Le fait qu’elle vienne le
rassura quelque peu, au moins elle aurait la chance d’approcher tous les
éléments d’enquête.
La matinée était particulièrement
ennuyeuse, il n’avait dormi que deux heures parce que son esprit se repassait
sans cesse les deux derniers jours passés. Vers 1deux heures 45, il sortit pour
aller à l’aéroport chercher Allison. Le vol était à l’heure ce qui
ne le fit pas attendre longtemps. Il se tenait près des grandes baies vitrées
donnant sur le tarmac, observant les passagers descendre de l’avion.
Soudain, il reconnut Allison sur la passerelle, comme toujours habillée
décontracté et sa sacoche contenant son ordinateur portable en bandoulière.
Malgré le fait qu’elle ait dix-neuf ans, ne pouvait s’empêcher
de la confondre avec une lycéenne, derrière son visage immature se trouvait en
fait une personne intelligente, sensible et dont personne n’avait
connaissance du drame de son passé. Seuls quelques personnes le savaient, soit
parce qu’elle leur avait dit de son plein gré comme à Monica, John et
Sara, soit on l’avait deviné, comme ce fut le cas avec Grissom. Leur
premier contact s’était fait par téléphone et lors de leur rencontre, il
avait été surpris de voir quelqu’un d’aussi jeune mais très vite le
respect prit le pas sur le doute. Grissom n’aimait pas collaborer avec le
FBI mais lorsqu’il écouta Allison lui expliquer son problème et
qu’il commença à travailler en sa compagnie, il apprit à la connaître
petit à petit, il découvrit qui elle était petit à petit.. Ce qu’il
appréciait chez elle, c’était son honnêteté, elle prenait plaisir à faire
son travail tout en le faisant très sérieusement, il aimait beaucoup pouvoir
découvrir ce qu’il ne connaissait pas d’elle. Allison apportait la
bonne humeur et la jeunesse quand elle travaillait avec son équipe, mais il se
surprit lui-même en la prenant sous son aile.
C’est en sa présence
qu’elle avait pleurée pour la première fois depuis des années, et
c’est à ce moment là qu’il avait fait quelque chose n’ayant
pas été fait depuis longtemps, il la prit dans ses bras pour la réconforter.
Allison franchit la porte et vit
immédiatement Grissom qui se tenait juste en face. Elle lui sourit et se
dirigea vers lui, il avançait également vers elle. Elle ne savait pas si elle devait
le prendre dans ses bras, lui serrer la main ou simplement rester en face de
lui et le saluer. Elle fut surprise quand il la prit dans ses bras. Elle lui
tapota gentiment le dos et se retira.
"Contente de vous voir
Grissom" lui dit-elle avec un sourire timide
"Moi aussi Allison" il lui
rendit son sourire
"Comment ça va ? "
"On fait avec…" il
essayait de voiler ses émotions mais Allison le connaissait suffisamment pour
savoir qu’il n’allait pas bien.
"Allez venez, on y va !
" lui dit-elle en lui prenant le bras.
Il ne répondit rien, il la suivit
simplement.
"Je vous offre quelque chose à
boire ? " lui demanda-t-il lorsqu’ils furent dans sa voiture
"Pourquoi pas, vous pourrez
m’expliquer la situation comme ça. "
Il lui fit un signe de tête et
démarra.
La radio s’alluma et diffusa
du rock. Il allait éteindre lorsqu’elle l’empêcha.
"N’éteignez pas,
j’adore cette chanson ! "
"Vraiment ? "
demanda-t-il sceptique
"Oui, j’adore !!
"
"Fan de Led Zeppelin,
vous ? C’est pourtant pas votre génération ! " dit-il
mesquin
"Et alors…vous disiez pas
ça pour les Pink Floyd ! Et puis il y a des tas de choses que vous ne
savez pas de moi" plaisanta-t-elle
"Je sais bien. Et pour ce qui
est des Pink Floyd, c’est une exception ! "
"Exception parce que vous
aimez ! "
Ils s’arrêtèrent dans une
sorte de café typique années 70 qui était au bord de la route. Grissom avait
commandé un café, bien qu’il ait dépassé sa dose de caféine pour les six
prochains mois, et Allison comme à son habitude avait pris un coca light.
"Bien Griss, dites-moi tout.
Qu’est-ce qui se passe avec Sara ? "
"Elle est accusée du meurtre de
Hank"
"Mais nous sommes
d’accord, elle est innocente"
"Elle l’est ! Le
problème étant qu’ils ont dit avoir des preuves solides contre elle.
"
"Et comme vous ne pouvez pas y
avoir accès, vous voudriez que je demande à les voir" continua Allison
"Exact"
"Vous savez que je ferais
n’importe quoi pour lui venir en aide, et à vous aussi. Comptez sur
moi ! Je vais voir ce que je peux faire dès demain"
"Merci beaucoup ! "
lui dit Grissom
"Ce n’est pas la peine de
me remercier, c’est tout naturel. "
"Il y a…juste une chose
que nous pourrons avoir. "
"Qu’est-ce que
c’est ? "
"Une bande vidéo"
"Comment ça, on l’a
filmé ? "
"Apparemment, sur les vidéos de
l’immeuble, elle apparaît sortant vers trois heures, juste après que le
meurtre ai été commis. "
"Parlons en tiens. Il y a tout
de même quelque chose qui me trouble avec ce meurtre. C’est l’histoire
des empreintes et de l’arme non nettoyée. "
"Sara ne peut avoir commis ce
meurtre, d’une je suis certain que ce n’est pas elle et de deux, un
CSI sait pertinemment que l’on nettoie son arme pour enlever les
projections de sang et autres résidus. Pour les empreintes, c’est la
cerise sur le gâteau, on ne laisse pas ses empreintes en évidence partout sur
les lieux sachant que c’est simple à relever et à comparer !
Non, c’est un coup monté ! "
"Je commence à le croire
également… y’a-t-il une chance pour que l’enquête soit au
moins confiée à l’équipe de jour ? " demanda Allison
"Oui, mais à ce moment là,
c’est Ecklie qui en aurait la charge et dieu sait qu’il ne prendra
pas de gants et ne se gênera pas pour enfoncer Sara encore plus. "
"Je l’avais oublié
celui-là ! " dit-elle en soupirant.
Ils continuèrent à discuter de
l’enquête durant près d’une heure. Finalement Grissom accompagna
Allison dans son petit appartement de
fonction.
"Bon Griss, je vous vois ce
soir. "
"D’accord, bonne fin de journée
Allison ! " elle sortit de la voiture et il redémarra.
Le soir arriva et Allison prit sa
moto pour aller au Las Vegas Police Department. Ca faisait pas mal de temps
qu’elle n’était plus venue mais rien n’avait changé. Juste le
froid de l’hiver remplacé par la chaleur du printemps.
L’ascenseur ouvrit ses portes
sur la CSI Divison, les couloirs étaient plutôt déserts, ce qui était
normal étant donné de l’heure. Elle se dirigea tout de suite vers la
salle de repos où étaient déjà installés ses collègues et amis de
l’équipe de nuit. Quand ils la virent entrer, ils n’en crurent pas
leurs yeux.
"Salut à tous !!! "
lança gaiement Allison
"Hey, regardez qui est
là ! C’est Mlle FBI junior !!!! " rigola Nick en venant la
serrer dans ses bras.
"Nicky je t’ai déjà
demandé de ne plus m’appeler comme ça ! "
"Je sais, mais je peux pas
m’en empêcher ! "
"Hey, Ally !!! " dit
Warrick la prenant à son tour dans ses bras.
"Comment ça va War ?
"
"Bof et toi ? "
"On fait avec…"
"Alors, tu viens nous aider
Griss nous a dit"
"Yep Nick, je suis là pour
aider Sara ! J’arrive toujours pas à y croire d’ailleurs.
"
"Nous non plus tu sais. "
"Je comprends parfaitement.
"
Après quelques secondes de silence,
elle demanda :
"Où est Catherine ? "
"Elle n’est pas encore
arrivée, je crois qu’elle a des problèmes de garde pour Lindsay en ce
moment. " dit Warrick
"Aïe, c’est pas
cool ! Bon je vous laisse, faut que j’aille voir Grissom"
"A plus Ally" dirent Nick
et Warrick en même temps.
Grissom était déjà dans son bureau,
il n’avait pas pu se reposer, toujours perdu dans ses pensées…
Quelqu’un frappa, et il vit Allison entrer et s’installer sur une
chaise.
"Je viens de voir Nick et
Warrick dans la salle de repos. "
"Je n’ai pas
d’affaires en ce moment, Mobley les envoie direct à Ecklie. Les pauvres
gars n’ont rien à faire de toute la nuit…"
" Je vois…à propos
j’ai appelé Mobley cette après-midi et il avait l’air enchanté que
le FBI vienne vous aider. "
"Vous le connaissez aussi bien
que moi, toujours prêt à collaborer avec les fédéraux pour se faire bien
voir ! "
"Ouais ! Enfin c’est
vous qui êtes gagnant, pas lui ! "
"Effectivement…"
"Sérieusement Griss, vous allez
voir Sara quand ? "
"On m’a dit à partir de
lundi, j’irais dès le matin…"
"Ok"
"J’ai honte de ne pouvoir
rien faire pour elle…"
"Griss, vous n’y êtes
pour rien, ce n’est pas votre faute. "
"Je ne sais plus quoi penser
Allison"
"Pourquoi vous ne rentreriez
pas chez vous, vous reposer, vous êtes fatigué Griss ! "
"Je n’arrive pas à fermer
l’œil, même chez moi, alors je préfère rester ici. "
"Comme vous voulez…"
elle allait se lever quand il lui demanda
"Pourriez-vous donner à
Catherine ce dossier s’il vous plaît ? "
"Bien entendu" dit-elle en
prenant le dossier.
Allison sortit du bureau et commença
à chercher dans les salles pour trouver une éventuelle trace de Catherine. Elle
finit par arriver dans le labo de Greg. Celui-ci écoutait sa radio mais
doucement, pas hurlante comme à son habitude.
"Salut Greg ! "
dit-elle venant se placer à ses côtés
"Allison !!!!! Quel
plaisir de vous voir ! Vous venez pour enquêter sur Sara ? " sa
voix changea pour laisser place à la tristesse
"Non en fait, je viens vous
aider à l’innocenter ! Tu as beaucoup de travail ? "
"Non depuis que l’équipe
du soir n’a plus d’enquêtes je m’avance sur celui de
l’équipe de jour. "
"Ah ok, et tes goûts musicaux
s’en font ressentir aussi. " dit-elle en plaisantant
"Tu n’aimes pas
Evanescence ? C’est un pote qui m’a fait découvrir !
"
"Oh si ! J’adore,
j’ai l’album également et je pourrais l’écouter en boucle
toute la journée. " Greg sourit, content de l’entendre partager un
goût commun.
"Bon je vais te laisser, tu
n’aurais pas vu Cath par hasard ? "
"Euh…essaie la salle des
preuves. "
"Merci, bye Greg"
Elle se dirigea vers la salle des
preuves pour trouver à son soulagement, Catherine assise en train de faire de
la paperasse.
"Hey Cath ! "
"Allison !!! Je suis
contente de te voir ! " dit-elle lui tapotant amicalement le bras
"Tiens j’ai ça de la part
de Grissom à te remettre. " dit-elle en tendant le dossier.
"Génial, encore de la
paperasse…. Sinon, tu es là pour nous aider à tirer Sara de son
piège ? "
"Oui, et comme j’ai dit à
Griss, je ferais tout ce que je peux pour l’aider ! " Catherine
la regarda et acquiesça d’un signe de tête.
"Bon je te laisse, je vais voir
si les autres ont besoin d’aide. A plus tard ! "
"Bye Ally !! " lui
lança Catherine.
Encore une soirée se déroulant dans une
humeur morose…
Le lendemain matin, Allison fut
réveillée par la sonnerie du téléphone. Elle attrapa le combiné toujours à
moitié endormie.
"Allô" dit-elle en
baillant
"Allison, c’est Grissom,
pourriez-vous venir tout de suite au bureau, le Lieutenant Pierson qui se
charge de l’enquête voudrait vous interroger. "
"Euh…oui, laisser moi une
demi-heure"
"Entendu" et ils
raccrochèrent
Il lui fallut moins de temps que
prévu pour arriver à la CSI Divison. Elle trouva Grissom parlant avec un autre
homme dans le couloir, ils se retournèrent et la virent.
"Bonjour" dit Grissom
"Hey Griss"
"Voici le Lieutenant Pierson de
la brigade criminelle. "
"Mlle Moreau je suppose"
dit Pierson en lui tendant la main et étant surpris de voir quelqu’un
d’aussi jeune.
"Lieutenant Pierson"
répondit-elle en la lui serrant.
"Etant donné que vous
connaissez Mlle Sidle, il faut que je vous interroge. "
"D’accord"
"Vous n’avez qu’à
utiliser mon bureau" leur dit Grissom
Pierson approuva d’un signe de
tête et il partit accompagner d’Allison. Une fois dans le bureau, elle
s’assit et attendit qu’il parle.
"Bien, donc vous êtes agent du
FBI ? " demanda-t-il surprit
"Oui. Je sais que ça peut
paraître étrange du fait que je n’est que 19 ans mais je fais partie
d’un programme spécial. "
"Intéressant, et dans quelle
section êtes-vous ? "
"Les crimes violents"
"Passionnant non ? "
"Oui"
"Vous savez, ce meurtre
pourrait en faire partie. "
"Comment ça ? "
"C’est vrai que vous ne
connaissez pas les faits…peu de personnes le savent ici. Je vais vous
expliquer. "
"Je vous écoute" toute son
attention fut porté au type devant elle
"Bien, Hank Peddigrew
s’est fait tirer dans le bas de la colonne vertébrale une première fois,
le paralysant sur le coup. Conscient mais incapable de bouger ou de se
défendre, son agresseur l’a achevé d’une balle dans le cœur et
une dans la tête. "
"Personne n’a entendu les
coups de feu ? " s’étonna Allison
"Non, pour la simple et bonne
raison qu’on a utilisé un silencieux. "
"Vous l’avez
retrouvé ? "
"Non, nous cherchons
toujours…" répondit Pierson
"Et vous ne trouvez pas ça
louche ? " s’étonna-t-elle
"De quoi ? "
"On retrouve l’arme chez
Sara, non nettoyée, pleine de sang et d’empreintes, pareil chez la
victime, ses empreintes sont partout mais, on ne retrouve pas le silencieux,
avouez que ça ne tiens pas debout ! " défendit-elle
"Agent Moreau, dans la panique,
elle a très bien pu le jeter, et oublié de tout nettoyer, c’est son
premier meurtre ! "
"Vous êtes vraiment convaincu
que c’est elle ! "
"Evidemment, tout
l’accuse ! Si vous voulez bien, j’aimerais reprendre sans
qu’on s’égare… "
"Ok"
"Vous connaissez Mlle Sidle
depuis combien de temps ? "
"A peu près un an"
"Vous êtes en poste à
Washington, alors pourquoi venir ici à Las Vegas, à l’autre bout du
pays ? "
"J’ai fais appel à
l’équipe de Gil Grissom l’an dernier pour une affaire. "
"De quelle affaire
s’agissait-il ? "
"La disparition d’une
collègue. Elle s’était fait enlever.
"Et pourquoi l’équipe de
Las Vegas, vous avez des spécialistes au FBI, non ? " demanda-t-il
perplexe
"Oui, mais ils arrivaient à un
point où l’enquête piétinait et j’ai entendu parler de cette équipe
dans un magazine spécial, et j’ai donc tenté ma chance. " raconta
Allison
"Et naturellement, il vous a
aidé ? "
"Oui"
"Et vous avez retrouvé votre
collègue ? "
"Oui, après trois mois de
travail intense. "
"Vivante ? "
insista-t-il
"Oui, mais en état de choc.
"
"Très bien, sinon, revenons en
à Mlle Sidle, quels rapports entretenaient vous avec elle ? "
"Des rapports amicaux, on a
travaillé ensemble et ça s’est toujours très bien passé."
"Vous a-t-elle paru avoir des
problèmes ? D’ordre affectif je veux dire. "
"Non, Sara était célibataire et
elle l’est toujours d’ailleurs. "
"Comment pouvez-vous en être
sûre ? "
"Parce que l’on a gardé
contact ! Sara n’est pas une personne qui discute facilement de sa
vie privée mais avec moi ça va. "
"Elle vous en parle ?
"
"Oui"
"Vous a-t-elle parlé
d’Hank Peddigrew ? "
"Oui, je sais qu’ils
allaient au cinéma ensemble, ils n’ont que des rapports amicaux si
c’est ce que vous voulez savoir. "
"Alors pourquoi certaines
personnes parlent de liaison ? "
"Parce qu’il y a des menteurs
voilà tout. "
L’interrogatoire dura encore
une vingtaine de minutes durant lesquelles, elle eut envie de se jeter sur
Pierson.
En sortant, elle poussa un long
soupir. Il y avait de l’activité dans les couloirs et dans les labos,
tout le monde vaquait à leurs occupations.
Il était aux alentours de dix heures
et elle aperçut Catherine et Grissom parler en plein milieu du couloir.
Apparemment, ils discutaient de l’affaire car c’était assez
animé…
Allison s’approcha
d’eux, mais ils continuèrent leur discussion.
"Mais enfin Gil, on ne peut
rien pour l’aider ! "
"Je me fiche de ce que vous
pensez, je vais aller voir cette vidéo de toute façon ! Je sais que ce
n’est pas Sara ! Ce n’est pas elle qui a commis ce meurtre,
c’est clair ?" Tous les laborantins et les gens de passage les
regardaient.
"Tout est contre elle !
"
"Catherine ! Ne me dites
pas que vous la croyez coupable ? "
"Je n’ai pas dit
ça ! Grissom, nous n’aurons jamais l’affaire, on ne pourra jamais
savoir si les preuves ont été manipulées ou que sais-je…" elle
haussait également le ton
"Sara est innocente ok ?
Jamais elle n’aurait commis de meurtre, c’est compris ! "
il criait à présent
"Comment pouvez-vous en être
sûr ! " elle criait également
"Parce que j’ai passÉ
la nuit avec elle !!!!
" hurla-t-il pour qu’elle lui fiche la paix
Catherine et Allison restèrent
scotchées sur place, tout le monde fixait Grissom, celui-ci se retourna et partit
dans son bureau. Catherine resta estomaquée, la nouvelle avait fait
l’effet d’une bombe à retardement car elle avait l’impression
de ne pas avoir encore enregistré les mots de Grissom.
"Il…passé la nuit avec
elle ?! " bafouilla-t-elle
Allison acquiesça d’un signe
de tête et partit le retrouver dans son bureau. Tout le monde s’était
arrêter de travailler, observant Catherine toujours debout en plein milieu du
couloir.
Allison entra sans frapper, Grissom
se trouvait assis, la tête posée sur son bureau.
"Grissom ! " dit-elle
"Laissez-moi tranquille"
répondit-il faiblement
"Pas question ! " il
se redressa, lui jetant un regard étonné
"Allez, venez avec moi, on sort
d’ici…" elle fit le tour du bureau et commença à le tirer par
le bras.
"Allison s’il vous
plaît…" essaya-t-il
"Non Griss, je vous emmène loin
d’ici, et vous allez me parler, ok ? " une fois levé, elle
continua de le tenir.
A sa grande surprise il ne dit rien et
se laissa faire. Arrivés devant sa Tahoe et lui demanda ses clés. Elle lui fit
prendre le siège du passager et elle sorti du parking. Elle se gara près
d’un café snack et ils entèrent, il n’y avait que très peu de
monde. Elle choisit tout de même une table assez isolée.
"Bon, vous voulez quelque chose
à boire ? A manger ? " lui demanda-t-elle
"Non merci" dit-il
pratiquement en murmurant
Elle commanda un coca light et se
retourna pour lui faire face.
"Bon, maintenant vous allez
tout me dire. "
"Je…je n’en ai pas
tellement envie…"
"Griss, s’il vous plaît,
j’ai besoin de savoir, autant pour moi que pour
l’enquête…" lui dit-elle amicalement
Il soupira et la regarda droit dans
les yeux.
"Ok"
"Je vous écoute et racontez-moi
depuis le début"
"Vendredi dernier j’ai dû
m’absenter de Las Vegas pour me rendre à Reno, pour aider des collègues
sur une enquête. J’y suis resté tout le week-end et je suis revenu ici le
lundi matin. En allant travailler le soir, Catherine m’a annoncé que Sara
avait décidé de prendre une semaine de congé. Je savais que ça n’allait
pas fort ces derniers temps et que ses dernières enquêtes l’avaient mise
à plat. J’ai donc approuvé sa décision. Le lendemain j’ai appris
par hasard que lors de sa dernière affaire, elle avait eu une mauvaise surprise
avec Hank" il prononça son nom avec dégoût.
"Ce type lui avait caché
qu’il avait une petite amie et Sara, même s’ils n’étaient
qu’amis avait eu du mal à se faire à l’idée qu’il lui avait
menti. Mercredi soir, j’avais la soirée de libre et je suis passé devant
l’immeuble de Sara, ses lumières étaient allumées et je me suis dit
qu’il fallait que je la voie. " Allison hochait la tête en signe de
compréhension.
"Je suis allé me garer et je
suis rentré dans son immeuble. J’ai frappé à sa porte et elle m’a
ouvert. " l’esprit de Grissom repartit dans le passé.
¤ Flashback ¤
Sara était en train de finir une
pile de papiers à remplir, confortablement installée sur son canapé.
C’est alors que quelqu’un frappa à la porte. Elle se demandait qui
pouvait bien venir la voir à neuf heures du soir. Ses seuls ‘amis’
étaient en train de travailler.
Posant ses feuilles sur la table
basse, elle se leva pour aller ouvrir la porte. Elle fut étonnée
lorsqu’elle vit son visiteur.
"Bonsoir" dit Grissom
simplement
"Grissom ? "
répondit-elle en arquant les sourcils
"Je ne te dérange pas
j’espère ? "
"Euh…non…c’est
juste que je ne m’attendais pas à recevoir de visite. Quelque chose ne va
pas ? " demanda-t-elle
"Non tout va bien. Je voulais
juste savoir comment ça allait. "
"Ça va très bien"
mentit-elle
"Ok, est-ce que je peux
entrer ? " demanda-t-il
"Euh…oui, oui bien
sûr…" elle s’écarta de la porte. Il pénétra dans son
appartement et pu enfin découvrir plus le côté personnel de Sara. Celle-ci
retourna s’asseoir sur le canapé et rangea ses dossiers.
"Même en congé, toujours en
train de bosser. " plaisanta-t-il
"Et oui, je voulais rattraper
mon retard dans la paperasserie. " il vient s’asseoir à ses côtés
sur le sofa.
"Tiens, tu pourras reprendre
ceux-là si tu veux" dit-elle en lui tendant une pile de dossiers
qu’il posa à côté de lui.
"Sara, je suis désolé pour ce
qui s’est passé avec Hank…"
"Oh, c’est pas grave,
c’est même oublié alors…"
"Sara, je sais que ça ne va
pas, si tu veux en parler n’hésite pas. " il ne pouvait détacher son
regard de son visage.
"Parler de quoi, hein
Grissom ? De quelqu’un que je croyais honnête, sincère, un bon ami
en somme. Et qui en fait n’est qu’un menteur, qui m’a
trompé ? Je sais que nous n’avions pas de relation intime mais il
aurait tout de même pu me dire qu’il avait une petite amie, plutôt que je
le découvre par le biais d’un stupide accident ? S’il
n’avait pas eu lieu il aurait continué à mentir ! Je préfère tout
oublier ok ? " elle était visiblement triste et en colère. Grissom
aurait tellement voulu avoir pu casser la figure de ce Hank !
"Ok" dit-il doucement.
Il se pencha et caressa les joues de
Sara où des larmes avaient fait leur chemin.
"Shhh Sara, c’est
fini…" murmura-t-il, en la voyant pleurer il avait eu un énorme
pincement au cœur. Sara releva la tête et fixa son regard avec le sien,
malgré les larmes envahissant ses yeux, elle parvenait à se perdre dans
l’immensité du bleu des yeux de Grissom. Tous les sentiments
qu’elle ressentait envers lui remontèrent à la surface et très vite, elle
se trouva posant une main contre sa joue et la faisant glisser sur son cou pour
le penché vers elle. Grissom ne pouvait résister à une telle invitation. Tout
en le penchant vers son visage, elle s’avançait vers lui. Lorsque leurs
lèvres entrèrent en contact, ce fut comme un choc pour chacun d’entre
eux. Le désir et l’envie prirent le dessus et leurs baisers s’en
firent ressentir. Ils étaient remplis de la rage de leurs sentiments qui ne
demandaient qu’à être libérés depuis tant d’années. La rencontre de
leurs langues lorsqu’ils approfondirent leur baiser était avivé de
passion mêlant désir mutuel et dix années d’attente…
Grissom n’arrivait plus à
penser, Sara l’intoxiquait complètement. La seule chose qu’il
réussit à faire, fut de lui passer ses bras autour de la taille et de la lever
en même temps que lui afin de la porter dans sa chambre. Sara répondit en
croisant ses jambes derrière son dos, toujours en l’embrassant
passionnément.
Il l’allongea sur son lit et
ils commencèrent le rituel consistant à s’enlever mutuellement leurs
vêtements tout en continuant à s’embrasser. Ils passèrent une nuit
remplie d’amour et de passion, s’oubliant tous les deux dans leurs
plus profonds désirs.
Lorsque Grissom se réveilla, le
soleil venait à peine de se lever, il regarda le réveil qui indiquait 5:23. Il
se retourna et vit Sara toujours paisiblement endormie, elle lui tournait le
dos. C’est en la regardant que soudain une idée lui traversa
l’esprit : et si ce qui s’était passé la veille n’était
qu’une erreur, si Sara avait uniquement agi sous l’effet de la
colère et qu’elle ne s’attende pas à le trouver dans son lit ?
Il se mit sur le dos et contempla le
plafond avant de prendre une décision, cinq minutes plus tard il se leva et
jeta un dernier un dernier regard sur Sara avant de se rhabiller et de quitter
la chambre sans un bruit.
Sara émergea trois heures plus tard,
elle se tourna sur le dos et passa sa main sur le côté occupé par Grissom. Elle
ne trouva q’une place vide. Parfaitement réveillée à présent, elle se
leva et s’habilla en quatrième vitesse, elle sortit de la chambre en
l’appelant.
"Griss ? "
Arrivée dans son salon, elle
l’observa dans les moindres détails avant de s’avancer vers le
comptoir de sa cuisine où quelque chose était posé.
Une fois devant, elle vit
qu’il s’agissait d’une feuille de papier pliée en deux où
était inscrit ‘Sara’ dessus. Elle la prit dans ses mains et la
déplia, l’écriture lui était familière et disait :
Sara,
Je suis parti très tôt ce matin car
je ne savais pas si tu avais envie de trouver quelqu’un dont tu ne
voulais pas à tes côtés.
Je voudrais te dire que je ne
regrette pas ce qui s’est passé cette nuit. Il y a tellement de choses
que j’aimerais te dire et je pense sérieusement qu’il est temps
pour moi de te révéler mes vrais sentiments.
--Grissom
Elle serra la lettre contre elle.
Pourquoi croyait-il qu’elle ne le voulait pas ? Ca faisait des
années qu’elle attendait ce moment… Elle décida qu’il fallait
qu’elle aille lui parler, mais quand ? Pas aujourd’hui, elle
voulait le laisser attendre un peu, certainement demain. Oui, demain
c’était parfait !
¤ Fin du Flashback ¤
"Voilà, c’est la dernière
fois que je l’ai vue…" termina un Grissom morose.
"Vous ne savez pas si elle a lu
votre lettre donc ? "
"Non. Elle ne m’a pas
appelé de toute la journée, je n’ai eu aucun signe de vie de sa
part…certainement qu’elle ne doit pas avoir les mêmes sentiments
que j’ai envers elle…" constata-t-il
"Vous rigolez ou quoi ?
" lui dit Allison
Il la regarda surprit
"Comment ça ? "
"Grissom, je ne suis pas
folle ! Durant tout le temps que j’ai bossé avec vous et Sara, je
peux vous jurer qu’elle ne ressent pas uniquement que de l’amitié
pour vous…"
"Je ne vous suis
pas…"
"Vous êtes aveugle ou quoi,
vous avez jamais vu la façon dont elle vous observe ? Elle croit être
discrète mais je l’ai prise sur le fait plus d’une fois. Elle a une
manière de vous écouter, on croirait que vous êtes Dieu en personne,
c’est comme s’il n’y avait plus que vous qui existiez.
Franchement, croyez-moi, elle essaie de cacher ses sentiments. Vous seul pouvez
changer vos vies à présent. "
"Je vais la voir demain à la
prison"
"Profitez-en pour tout lui
dire…"
"Je l’aime, Allison, je
ne sais pas ce que je ferais si on la condamne…" il ne finit pas sa
phrase car il savait que ça allait être trop dur de dire ces mots.
"Je sais. J’ai
rendez-vous avec Pierson pour ce qui concerne les preuves cet après-midi"
annonça-t-elle, Grissom acquiesça
"Pourquoi ne pas avoir dit plus
tôt que vous aviez passé la nuit chez Sara le soir du meurtre ? "
"A quoi ça aurait servi, on ne
m’aurait pas cru car aucune preuve ne peut montrer ma présence chez elle
à ce moment là et ensuite ça ne fera qu’aggraver sa situation."
"Vous voulez dire
juridiquement ? "
"Oui, je suis son superviseur,
je n’ai pas le droit d’entretenir de relation intime
avec…vous savez quoi…"
"et oui…" dit-elle
en soupirant
"Je suis quasiment certain que
quelqu’un ayant entendu ma conversation avec Catherine ne va pas se gêner
pour aller raconter tout ça à Pierson. "
"C’est un risque
effectivement"
"Bon je crois que je vais
rentrer, je n’avais rien de spécial à faire au bureau. Je vous
ramène ? " demanda Grissom
"Jusqu’au parking du LVPD
alors, j’ai laissé ma moto de location là-bas. "
Ils se levèrent et quittèrent le
café. Grissom conduit Allison là où elle lui avait dit et il rentra chez lui.
"
L’après-midi, Allison entra
dans le commissariat de police. Elle n’eut pas à attendre longtemps avant
que Pierson n’arrive et ne l’emmène dans une salle où les
attendaient les preuves et indices inculpant Sara.
"Voici l’arme" dit
Pierson en désignant un revolver dans un sac en plastique, il était encore
plein de sang.
"Ok, vous avez les photos de la
victime et du lieu ? "
"Oui, elles sont par là"
il attrapa un dossier et sortit une pile de photos qu’il tendit à Allison
"Merci" elle commença à
regarder attentivement chacun des clichés.
"C’est un vrai bain de
sang" ajouta le policier. Allison absorbée dans son activité lui répondit
par une sorte de son.
"bon je vous laisse,
appelez-moi si vous voulez quoi que ce soit. " il commença à partir
lorsqu’elle le retint
"Lieutenant, pourrais-je voir
la vidéo s’il vous plaît ? "
"Bien entendu, je vais vous
préparer la salle vidéo. "
"Merci" dit-elle
brièvement avant de replonger dans ses photos.
Hank gisait au milieu du salon, sur
le ventre, maculé de sang, lui ainsi que le tapis sur lequel il était allongé.
Une expression d’horreur était collée à son visage. On voyait bien les
deux trous apparents des balles qu’on lui avait tiré dans la colonne
vertébrale. Un trou apparaissait dans le haut du dos à gauche, visiblement il
s’agissait de la balle lui ayant traversé le cœur. Une autre photo
le montrait sur le dos, un autre trou net en plein milieu du front. La personne
lui ayant infligé cela s’y connaissait un minimum en la matière. Elle
posa les photos et s’intéressa aux empreintes qui une fois identifiées
avaient été restituées dans leur sachet plastique avec marqué dessus :
‘Sidle Sara’.
Après avoir fini de regarder les éléments,
elle sortit trouver Pierson. Celui-ci était justement dans le couloir discutant
avec son collègue. En la voyant sortir, il salua son ami et alla la rejoindre.
"Vous avez fini ? "
demanda-t-il
"Oui, serait-il d’avoir
un double des photos ? "
"Bien sûr, je vous appellerai
quand elles seront prêtes. "
"Merci. Puis-je voir la
vidéo ? "
"Tout est prêt, c’est la
salle au bout du couloir à droite. Allez-y, je vais ranger les preuves. "
il ouvrit la porte de la salle précédemment occupée par Allison.
Cette dernière ne se fit pas prier
et se dirigea ver la salle vidéo. A l’intérieur, un simple combiné
tv/magnéto était posé sur la table. La jeune fille s’installa devant
l’écran et pris la télécommande.
A l’écran apparu une entrée
d’immeuble. La caméra était disposée de façon à voir le passage menant à
l’entrée uniquement de profil. Au bas de l’écran,
s’inscrivaient date et heure. Il était marqué : Thu/03/12et plus
loin 3.17 am
Personne n’apparaissait,
évidemment à une telle heure…
Soudain, quelqu’un
d’apparemment très pressé sorti de l’immeuble.
En manipulant la vidéo avec les
touches ralenti/pause, Allison découvrit qu’il s’agissait
d’une femme, cheveux à première vue bruns foncés et de taille normale.
Certes, la ressemblance avec Sara existait mais il ne s’agissait en aucun
cas d’elle. Elle connaissait assez bien l’allure et la démarche de
son amie. A aucun moment on ne voyait le visage de cette personne, chose qui
était étrange étant donné le positionnement de la caméra. Seul quelqu’un
sachant qu’elle se trouvait là ou qui fixait quelque chose dans le côté
opposé ne montrait pas son visage.
Allison pesta contre le magnéto qui
n’avait que des fonctionnalités réduites. Elle sortit la vidéo à la main
dans le couloir et repartit chercher Pierson. Une fois qu’elle
l’eut trouvé, elle lui demanda s’il était possible de lui en faire
une copie.
"Mais pourquoi faire ?
" demanda-t-il
"Votre matériel n’est pas
assez puissant. A la CSI Division, ils ont des dispositifs dernier cri et
j’ai absolument besoin d’étudier cette vidéo sous toutes ses
coutures ! " lui expliqua-t-elle
"Ok c’est d’accord.
" il prit la vidéo
"Bon je dois vous laisser.
Appelez-moi pour la copie et pour les photos. "
"Je n’y manquerais pas.
"
Elle s’éloigna mais Pierson lui
demanda à nouveau quelque chose.
"Qu’est-ce que vous avez
pensé en voyant cette vidéo ? "
"Qu’il ne s’agit
pas de Sara Sidle ! "
"Comment pouvez-vous en être
certaine ? " lui demanda-t-il perplexe
"Je connais sa démarche. "
dit-elle simplement avant de le laisser et de quitter le commissariat.
Le soir venu, Grissom entra dans les
locaux de la CSI Division. Ses seules pensées allèrent à Sara, demain il allait
enfin pouvoir la voir.
Assis à son bureau, le téléphone
sonna, le ramenant à la réalité. C’est sans grande envie qu’il
décrocha.
"Grissom"
"Gil ! Ici le shérif,
j’aimerais vous voir immédiatement ! "
Il n’attendit même pas
qu’il réponde, Mobley avait déjà raccroché.
Il se leva péniblement et quitta son
bureau.
Celui du shérif se situait à
l’étage du dessus. il n’eut pas à attendre longtemps avant que le
grand gaillard roux qu’étais Brian Mobley ouvre sa porte.
"Parfait, vous êtes déjà
là ! Entrez Gil ! " lui ordonna-t-il calmement
"Tiens Brian, vous êtes encore
ici à une heure pareille ? " dit Grissom sur un ton mesquin
"Ne faites pas le malin
Gil ! J’ai eu vent de certains faits dont vous ne devriez pas être
très fier. " sa voix se voulait autoritaire
"Comme quoi ?
"demanda-t-il sur un ton innocent
"Comme ce qui s’est passé
entre vous et Mlle Sidle. Il paraît que vous avez entretenu une relation intime
avec elle, est-ce vrai ? "
"Qu’est-ce que ça peut
vous faire ? " dit-il sur un ton détaché
"Gil, je vais être contraint de
prévenir la brigade criminelle que vous leur avez cachés certains faits,
s’ils sont vrais. Vous venez de mettre votre carrière dans une mauvaise
passe et pour couronner le tout, vous venez d’entacher celle de votre CSI
Sidle également ! Qu’avez-vous à répondre à cela ? "
"Ce que j’ai à
répondre ? Laissez Sara tranquille ! Elle souffre déjà beaucoup trop
de toute cette injustice ! " Grissom commençait à hausser le ton.
"Injustice ? Vous appelez
injustice le fait que toutes les preuves la désignent coupables ? Quel
culot ! " répondit-il amèrement
"On a voulu la faire accuser,
c’est tout ! "
"Ah ok, et vous croyez que
parce que vous avez soi-disant passé la nuit avec elle, ça la
blanchirait ? "
"C’est pourtant la
vérité ! "
"Prouvez-le ! "
répondit Mobley cyniquement
Grissom ne pouvait absolument pas
prouver sa présence chez Sara cette nuit là.
Le voyant rester muet, Mobley
ajouta :
"Ce sera tout Gil ! Au
fait, vous êtes suspendu jusqu’à nouvel ordre pour avoir enfreint le
règlement ! " annonça-t-il sérieusement et d’une voix dure.
"Quoi ? "
"Liaison intime avec une de vos
collègues, qui plus est, se trouve être sous votre responsabilité et dont vous
êtes le superviseur. Willows prendra votre place ! Au revoir Gil !
" et il quitta son bureau.
Grissom resta bouche bée pendant un instant
avant de sortir et d’aller chercher ses affaires dans son bureau. Après
cela, il rejoignit sa voiture et rentra chez lui.
Allongé sur son canapé, Grissom ne
pouvait s’empêcher de repenser à la nuit qu’il avait passé avec
Sara. Il se disait que s’il était resté, les choses n’auraient
probablement pas fini ainsi. Un léger coup à la porte se fit entendre, ce qui
le fit soupirer vu qu’il ne se sentait pas tellement d’humeur à
recevoir de la visite. Il alla tout de même ouvrir, heureusement il ne
s’agissait que d’Allison.
"Bonsoir Griss, j’ai
appris pour votre poste. " dit-elle alors qu’il la fit entrer.
"Quand Mobley me demande
d’aller le voir, généralement c’est mauvais signe…"
dit-il en soupirant
"Je me demande bien qui à pu
faire ça ! " maugréa-telle
"On ne saura
jamais…" il avait une voix assez détachée
"Pfff je vous assure, je suis
énervée pour vous ! "
"Ne vous en faites pas Allison,
c’est pas grave. "
"Tout de même, votre carrière
va en prendre un coup ! "
"Je sais, mais ce n’est pas
ce qui m’importe le plus à l’heure actuelle. " il ferma les
yeux
"Vous avez peur pour
Sara ? "
"Oui" murmura-t-il
"Ils vont pas la louper avec
ça ! D’ailleurs ils vont certainement venir vous interroger à
nouveau. "
"Qu’ils viennent…Je
ne pourrais jamais prouver ma présence chez elle et ça me rend dingue…si
seulement j’étais resté avec elle…"
"Griss…même en étant
resté, dites-moi comment vous auriez pu ? " il resta muet, aucune
réponse ne lui venait.
"Ecoutez-moi, j’ai été voir
les preuves et la vidéo ce matin…" il se redressa pour
l’écouter attentivement
"Les photos montrent que le
meurtrier s’y connaissait un minimum, les blessures sont parfaites, dans
les endroits stratégiques. J’ai demandé un double des photos. "
raconta-t-elle
"Pour ce qui est de la vidéo,
je suis formelle, ce n’est en aucun cas Sara se trouvant dessus. "
"Je le savais" dit-il
toujours en murmurant
"Lorsque l’on connaît
Sara, la réalité est évidente, ce n’est pas son allure, ni sa carrure, ni
sa démarche. La personne lui ressemble en effet un peu mais c’est
tout !"
"Je dois aller voir la vidéo
cette semaine. "
"J’en ai demandé une
copie, je vous la passerai. "
"D’accord"
"Je compte la faire analyser au
labo"
"Voyez ça avec Archie,
c’est lui l’expert. "
"Oui, je lui en ai déjà parlé.
Bon je vais vous laisser, je vais rentrer. Dite à Sara que j’irai la voir
très prochainement. " dit-elle en se levant
"Je lui dirai promis"
"Ok" elle ouvrit la porte
et au moment de la franchir se retourna et lui dit
"Reposez-vous Grissom, vous
avez l’air vidé. " elle lui donna un sourire amical avant de partir.
Il essaya de sourire en retour mais
sa peine l’empêchait de montrer des émotions positives. Il se leva à son
tour et alla se coucher.
Le soleil avait du mal à se lever en
ce lundi matin. Grissom avait passé une des plus mauvaises nuits de sa vie. Il
était pourtant déjà réveillé et habillé à huit heures du matin. Cela faisait de
jours qu’il attendait pour voir Sara. Après avoir déjeuné, il quitta la
maison et monta dans sa Tahoe pour partir en direction de la prison.
Une heure plus tard, il arriva à la
‘Nevada State Prison’, l’allure peu accueillante de
l’enceinte des bâtiments donnaient froid dans le dos.
-Nevada State Prison-
Un garde vint lui demander son
identité au portail d’entrée véhicules. Il lui montra son ID de CSI et
annonça qu’il venait voir une collègue. Le garde lui remit un badge de
visiteur spécial et lui indiqua le parking visiteurs.
A l’intérieur de la structure,
un policier vint le chercher accompagné d’un homme qui à première vue
n’avait pas l’air d’un policier.
"Monsieur Grissom ? "
demanda l’homme à s’adressant à lui
"Oui ? "
"Je me nomme Darrien Cross, je
suis l’avocat commis d’office pour Mlle Sidle" expliqua ce
dernier
"Ah oui, désolé de ne pas vous
avoir appelé, mais j’ai eu d’autres préoccupations"
Grissom n’aimait pas les
avocats, et encore moins ceux commis d’office qui généralement ne savait
pas défendre leurs clients.
"Je comprends. Pourrions nous discuter
du cas de Mlle Sidle ? "
"Plus tard, passez me voir un
autre jour. " ils suivaient le garde dans les couloirs
"Très bien. En fait je veux
juste savoir ce qui aurait pu pousser ma cliente à commettre un tel
acte…" avant qu’il finisse, Grissom se retourna vers lui et
l’air en colère lui dit :
"Sara est innocente,
c’est clair ? Alors au lieu de vous poser des questions stupides,
faites votre job et défendez-la ! "
"Euh…d’accord…mais…"
"Ecoutez, je suis ici pour voir
Sara tranquillement, sans avoir quelqu’un qui me gonfle avec ses
questions alors si vous pouviez me laisser seule avec elle!" dit-il très
en colère.
"Pas de problème…"
l’avocat était rouge de honte. Il partit pratiquement en courant.
Le garde s’arrêta devant une
cellule et ouvrit la porte à barreaux. Grissom avait le droit vu son rang
de pouvoir aller voir directement Sara dans sa cellule plutôt que de la voir
dans une salle où ils ne pouvaient communiquer que par téléphone.
Celle-ci était allongée sur son lit
et n’avait pas relevé que l’on ouvrait sa porte. Elle finit par se
redresser et par s’asseoir sur le bord de son lit. Grissom pénétra dans
la pièce et pour la première fois en cinq jours, il la vit. Elle semblait
fatiguée et triste, de la peur avait un peu envahit ses yeux et ses traits
étaient beaucoup plus prononcés. Ils restèrent à se dévisager pendant un
instant avant qu’il ne s’avance plus.
"Hey" dit-il pratiquement
en murmurant
"Hey" répondit-elle sur le
même ton
"Comment tu te sens ?
"
"J’ai connu mieux"
il s’assit à côté d’elle
"Sara…je suis
dés…" elle lui posa un doigt sur les lèvres pour qu’il se
taise
"Shh, ce n’est rien
Griss, tu n’es pas responsable de tout ce qui m’arrive. "
"Je suis désolé de ne pas
pouvoir t’aider, de ne pouvoir rien faire pour toi. " son regard
était triste
"Je sais que l’affaire ne
vous sera pas confiée…ne te blâme pas, s’il te plaît. "
"Si seulement j’étais
resté avec toi ce matin là…" il se cacha le visage dans les mains
"Ecoute-moi" dit-elle en le
redressant pour le regarder dans les yeux.
"Tu n’aurais pas pu
prouver ta présence avec moi. Ils ont des preuves solides contre moi, je ne
sais pas comment ils ont réussi à avoir mes empreintes mais en tout cas, je
n’ai pas de recours possible pour l’instant. " dit-elle
"Il suffit d’un rien pour
les avoir…"
"Tu as pensé à mon arme ?
Comment on a pu venir la prendre chez moi, alors que je n’ai noté aucune
effraction ? "
"J’avoue que je
n’ai aucune idée…Sara, Allison a vu la bande vidéo. "
"Allison est venue ?
" elle était étonnée
"Oui, je l’ai appelée. On
ne peut pas avoir accès aux preuves, alors je lui ai demandé de venir car elle
a plus de pouvoir que nous sur tout ça. "
"J’espère qu’elle
va pouvoir m’aider…"
"Elle a vu la vidéo, et elle
certifie que ce n’est pas toi dessus. "
"Oui, mais parce qu’elle
me connaît. Pour la police il faut d’autres éléments que la parole de
quelqu’un. "
"Elle a demandé une copie afin
de venir l’étudier au labo. " soupira-t-il
"Ok, je suis sûre qu’elle
trouvera quelque chose. Grissom, je voulais te dire…" elle ne savait
pas si c’était le bon moment pour en parler mais ça lui pesait sur la
conscience.
"Qu’est-ce qu’il y
a ? " il posa sa main sur son bras pour l’inciter à parler
"Je suis désolée, de ne pas
t’avoir appelé, tu sais pour…" elle n’arrivait pas à
continuer
"Ce n’est pas que je ne
voulais pas, et loin de moi cette idée, c’est juste que j’ai décidé
de te faire attendre un peu…malheureusement les choses n’ont pas
fini comme je l’aurais espéré. " elle baissa les yeux et fixa le sol
"Sara, ce n’est rien,
c’est moi l’idiot dans l’histoire. " il porta sa main à
son menton pour lui faire relever la tête. Il voulait tellement
l’embrasser mais d’abord il avait d’autres choses à lui
apprendre.
"Je voudrais te
dire…j’ai été suspendu ce soir par Mobley. " il pouvait voir
l’expression de Sara changer en une seconde
"Qu’est-ce qui
s’est passé ? " demanda-t-elle
"J’ai eu une conversation
assez agitée avec Catherine durant laquelle j’ai malencontreusement
laissé glisser ce qui c’était passé le soir du meurtre. "
"Oh…et quelqu’un
est allé trouver Mobley ? "
"Apparemment c’est ce qui
est arrivé. "
"Ça va peser sur ta carrière
maintenant…"
"Je me fiche de savoir ce qui
va lui arriver, je me préoccupe uniquement de toi en ce moment. Et je suis
malade de ne rien pouvoir faire…"
"Gil…" ils furent
tous les deux surpris du fait que Sara l’ai appelé par son prénom
"Tu es là aujourd’hui, et
c’est tout ce qui compte. " lui avoua-t-elle
"Je serai toujours là quand tu
auras besoin de moi. " il lui dit ça sérieusement tout en la fixant dans
les yeux. Ils restèrent ainsi jusqu’à ce que Sara lui posa sa main sur sa
nuque et se pencha pour l’embrasser.
Ils partagèrent un doux baiser qui
avait attendu trop longtemps avant d’être échangé. Grissom avait une main
sur sa joue et l’autre encerclant sa taille. Un bruit de clés vint
perturber leur échange. Se retirant chacun de son côté, ils virent le garde
arriver et dire :
"Monsieur Grissom, je suis
désolé de vous dérangez mais votre temps de visite est fini. " dit-il
aimablement
"J’arrive" lui
répondit-il avant de se lever et de se retourner vers Sara qui s’était
levée à son tour.
"Je reviendrai te voir dès que
possible ! " lui confia-t-il en lui caressant la joue et en
s’échangeant un regard qu’eux seuls pouvaient interpréter.
Sara avait un regard le suppliant de
rester mais c’était bien sûr impossible. Des cinq jours durant lesquels,
elle avait été arrêtée, interrogée, emprisonnée, ce fut la seule demi-heure où
elle avait tout oublié aux côtés de Grissom.
Elle le regarda partir, il avait
l’air aussi triste qu’elle.
Grissom ne pouvait détacher son
regard de Sara. Son cœur battait tellement vite qu’il lui était même
difficile de respirer. Mais le garde l’escorta en dehors de la prison
jusqu’à l’entrée où Grissom sortit pour retourner à sa voiture.
Une fois assis, il resta à regarder
devant lui, dans le vide.
Il démarra tout de même et quitta
l’endroit qui retenait la seule chose importante dans sa vie : Sara
Ce soir là, Allison rentra dans son
appartement de fonction, fatiguée et énervée. Fatiguée car la journée avait été
longue et dure, énervée car elle avait dû parler à Ecklie afin de lui demander
de se faire transmettre l’affaire.
Ce type était vraiment le modèle
type de l’abruti fini, ne faisant jamais rien sans intérêt. Elle avait
tout de même réussi à le convaincre, après une heure d’efforts. Allison
savait qu’il n’allait pas réviser les preuves et c’est pour
ça qu’elle s’était imposée, afin de le faire par elle-même à
l’aide d’autres collègues, tels que Greg, Archie et Bobby.
Affalée sur son sofa, elle attrapa
son portable et composa un numéro.
Une voix endormie lui répondit.
"Allô ? "
"Mon’, désolée,
j’ai oublié les décalages horaires…" dit-elle en grimaçant à
la vue de l’heure
"C’est rien, est-ce que
tout va bien Ally ? " Monica était plus réveillée à présent.
"A vrai dire, j’ai passé
une mauvaise journée…"
"Wow, raconte-moi"
"Bien, l’affaire va être
transférée à l’équipe de jour et c’est franchement pas reluisant.
Leur superviseur est un sale con qui n’en a rien à taper qu’une
innocente et collègue se retrouve en tôle ! " elle se surprit à
parler ainsi.
"Je comprends…Mais toi, tu
vas quand même faire le maximum pour les aider. "
"Oui ! Je dois bien ça à
Grissom et à Sara. " elle se remémora l’affaire concernant
l’enlèvement de Monica. Grissom et Sara ainsi que le reste de
l’équipe avaient fourni tous leurs efforts et énergie dans la recherche
d’une personne qu’ils ne connaissaient ni d’Eve ni
d’Adam.
"Je sais…" murmura
Monica en repensant à la même chose.
"Au fait, comment va mon ptit
John ? " demanda Allison pour détendre l’atmosphère, ce qui
marcha vu que son amie éclata de rire.
"Il va très bien…il est
en pleine forme, d’ailleurs il aimerait bien que tu
l’appelles ! "
"Promis, je lui passerais un
coup de fil ! Au fait, toujours pas de déclaration ? " plaisanta
Allison
"De déclaration ? "
"Mon’, tu sais très bien
de quoi je veux parler ! "
"Ahh…ce genre de
déclaration…non toujours rien à l’horizon…"
soupira-t-elle
"Mon Dieu…ça
viendra… enfin j’espère sinon je vais finir par croire qu’il
est gay ! " Les deux amies éclatèrent de rire.
"Bon Mon’, je vais te
laisser retourner dormir…"
"Ok, écoute, si jamais tu as
besoin de quoi que ce soit, tu m’appelles ! "
"Ne t’en fais pas !
Bye !! "
"Bye Ally" et elle
raccrocha
Allison se leva pour aller prendre
une douche avant de se coucher.
La sonnerie du réveil se déclencha
et failli faire tomber du lit la jeune fille. Elle se leva précipitamment et
éteignit le réveil. Après s’être habillée et avoir pris son
petit-déjeuner, elle décida d’aller rendre visite à Grissom. Sur le chemin,
son portable sonna et elle le sortit d’une main de son sac.
"Moreau"
"Agent Moreau, ici le
Lieutenant Pierson, vos copies sont prêtes. " dit-il
"Génial, je suis dans le coin,
j’arrive. "
"Entendu" et elle envoyant
le portable sur le siège passager.
Elle se gara devant le commissariat
et descendit de son véhicule. A l’intérieur du bâtiment les employés
s’activaient. Elle essaya de scruter la pièce en recherche de Pierson
mais il était absent. Finalement, elle marcha en direction de l’accueil
et demanda à le voir. Deux minutes après, il arriva et lui donna ces copies.
Allison le remercia et remonta dans sa voiture. Sur la route, elle décida
d’aller voir Grissom pour tout lui montrer.
Arrivée chez lui, il vint ouvrir de
suite.
"Salut, j’ai des choses à
vous montrer ! "lui annonça-t-elle
"Bonjour, entrez…"
"J’ai la copie de la
vidéo, vous voulez la voir de suite ? " lui demanda-t-elle en
marchant à travers la pièce
"Oui, servez-vous de ce dont
vous avez besoin ! " il s’assit sur son canapé
"Ok, ça y est ! Ouvrez
grand les yeux !! " elle s’écarta de la télé
Grissom regardait attentivement
l’écran, lorsque la personne apparu à l’écran, pour lui la vérité
était évidente, ce n’était pas Sara.
"On est d’accord que ce
n’est pas Sara ! "
"Absolument ! "
"De toute façon je n’ai
pas besoin d’une vidéo pour me le confirmer. " elle éjecta la
cassette et la posa dans un coin, revenant vers Grissom, elle sortit les
photos.
"Je sais que je n’ai pas
le droit de vous les montrer mais il faut que vous les voyiez. " elle lui
tendit le paquet de photos
"Merci" dit-il en les
prenant
Allison vint s’asseoir à côté
de lui.
"Il a vraiment pas eu une fin
des plus douces" dit-il
"Oui…les deux balles dans
la colonne ont été tirées en premier le paralysant et celle du cœur vint
après suivie de celle dans la tête. On a vraiment voulu qu’il souffre et
qu’il y reste…" expliqua-t-elle
"La personne a certainement des
notions concernant le corps humain. On a tiré aux deux endroits qui ne laissent
aucune échappatoire pour la paralysie immédiate. " constata Grissom
"Ok, mais où commencer les
recherches, on n’a rien ! "
"La vidéo a certainement des
détails à nous apprendre sur cette personne. " dit-il
"Certainement, c’est pour
ça que je vais l’emmener au labo afin qu’Archie me donne un coup de
main. " Grissom acquiesça
"A propos, comment va
Sara ? "
"Pas très fort…elle avait
l’air si faible…" sa voix n’était qu’un murmure.
Allison posa sa main sur son épaule amicalement.
"J’irai la voir cet
après-midi si c’est possible. "
"Elle sera contente de vous
voir" lui dit-il, elle hocha silencieusement la tête
"Bon, je dois aller au labo et
voir pour la prison. Je vous appelle s’il y a du nouveau."
"D’accord" Elle se
leva, emportant cassette et photos. Elle ouvrit la porte et regagna sa voiture.
-CSI Division-
Archie était calmement en train de
lire sa revue, à moitié allongé sur son bureau. Le travail se faisait rare ces
derniers temps. Absorbé dans sa lecture, il n’entendit pas arriver
Allison.
"Salut !! " dit-elle
en lui souriant
"Hey Ally ! Comment tu
vas ? "
"Ça va et toi ? "
"Je m’ennuie…"
"Plus pour très longtemps mon
ami !! Je t’apporte quelque chose de très important !"
annonça-t-elle
"Oh et de quoi
s’agit-il ? " demanda-t-il intrigué
"La vidéo surveillance de
l’immeuble d’Hank Peddigrew la nuit du meurtre. "
"Ohh, je suppose qu’on
voit le suspect sortir ? "
"Absolument, et je voudrais que
tu me l’analyse pour y trouver n’importe quoi qui déculpabiliserai
Sara ! "
"Aucun problème ! Je ferai
tout ce qu’il faut pour l’aider ! " dit-il en
s’activant et en prenant la vidéo.
Il la mit dans un lecteur et
commença à appuyer sur un tas de boutons. Allison le regardait faire du coin de
l’œil, même si elle adorait la haute technologie, elle n’avait
certainement pas les connaissances d’Archie.
Pendant plus de deux heures ils
visionnèrent la vidéo sous toutes ses formes. Rien ne permettait concrètement
d’innocenter Sara.
"Pfff j’en ai
marre ! " soupira-t-elle
"Rien, rien et toujours
rien…" soupira Archie à son tour
"Je commence à
désespérer ! " elle regarda sa montre
"Wow, je dois appeler la
prison"
"Ok, laisse-moi la vidéo, je
vais continuer à travailler dessus. "
"Génial, t’es un
ange ! " dit-elle en souriant avant de quitter la salle.
On frappa à la porte et Grissom
émergea de la cuisine pour aller ouvrir. Pierson et son collègue Adamson se
tenaient sur le pas de la porte. Grissom s’attendait à les voir débarquer un jour ou l’autre.
"Monsieur Grissom" dit
Pierson en le saluant de la tête, son collègue en fit autant.
"Lieutenant, que puis-je pour
vous ? "
"Nous aimerions vous poser
quelques petites questions. Pouvons-nous entrer ? "
"Mais bien entendu"
répondit Grissom sarcastique
Les deux hommes entrèrent et scannèrent
la pièce des yeux.
"Nous avons reçu un appel du
shérif Mobley, à propos d’un fait que vous auriez omis de nous dire.
"
"Il paraît que vous étiez en
compagnie de Sara Sidle, la nuit du meurtre. " ajouta Adamson
"Donc, vous vous doutez que nous
voulons une réponse. " conclu le Lieutenant
"La réponse est simple, oui
j’étais bien avec Sara ! " dit-il exaspéré
"Le problème dans tout ça,
voyez-vous…" commença Pierson
"C’est qu’il nous
faut une preuve. " dit-il sur un ton faussement ennuyé.
"Je n’en ai
malheureusement pas"
"C’est gênant pour vous,
car la cour pourra vous accuser de vouloir protéger Mlle Sidle en lui
fabriquant un faux alibi. "
"Ce qu’il y a également,
c’est que rien ne peut faire valoir vos paroles. Tout accuse Mlle Sidle à
d’avoir commis ce meurtre, mais je ne vous apprends rien. " dit
Adamson ironiquement
Grissom les regardaient avec la
haine grandissant en lui à chaque instant.
"Bien, nous allons y aller.
C’est fini avec vous. Au revoir Monsieur Grissom. "
Ils sortirent de la maison, laissant
Grissom en plein milieu de son salon perdu dans ses pensées.
-Nevada State Prison-
Allison suivait le garde qui
l’emmenait à la cellule de Sara. Celle-ci n’avait pas vu son amie
depuis des mois et n’avait jamais pensé que leur prochaine rencontre se
ferait derrière les barreaux.
Sara lisait un livre emprunté à la
bibliothèque de la prison, il n’y avait rien d’autre à faire de
toute manière.
Des bruits de pas se firent entendre
et elle posa son livre pour jeter un coup d’œil vers l’allée.
Le garde ouvrit la porte et laissa Allison pénétrer à l’intérieur. Cette
dernière comprit tout de suite en la voyant, ce que lui avait dit Grissom.
Lorsqu’elle vit la jeune
fille, Sara se leva, un sourire naissant sur les lèvres et la prit dans ses
bras.
"Ally ! Je suis vraiment
contente de te voir ! "
"Moi aussi Sara, ça fait un
bail ! dit-elle contente
"Arf, je sais…désolée que
ça se passe dans ces conditions…"
"T’inquiète, je suis
venue t’aider ! Je vais faire tout mon possible pour te sortir de
là !"
"C’est vrai que tu es
Miss FBI ! " elle essaya de plaisanter
"Si on veut" répondit
Allison en rigolant.
Elles s’assirent et Allison
lui expliqua tout de l’affaire. Sara ne fut pas surprise de savoir que rien
ne pouvait la disculper.
A la fin de la discussion, Allison
aborda un autre sujet.
"Grissom est venu te voir hier,
comment ça se passe entre vous ? "
"Tu es au courant ? "
"De quoi, de ce qu’il
s’est passé la nuit du meurtre ? "
"Oui…"
"Je suis la seule à connaître
les détails, mais ne t’en fais pas, tout ce qu’il m’a dit
restera entre vous deux et moi. " lui assura-t-elle
"Merci"
"Il n’y a pas de
quoi"
"Bon, maintenant tu va me dire
oui ou non ? " ajouta Allison en souriant
"A propos de lui ? Et bien
il s’en veut de ne pas être resté ce matin là. Il pensait que
j’allais le rejeter certainement…"
"Il pensait que tu ne voudrais
pas le trouver avec toi. " dit Allison
"C’est ridicule. Ca
faisait des années que j’attendais ce moment…tu le sais bien.
"
"Oui je le sais ? Sara,
vous avez tous les deux une façon très différente de gérer vos sentiments. Il
n’a jamais réussi à exprimer clairement ce qu’il ressentait pour
toi. En fait, je crois qu’il attendait que tu l’aides et
c’est ce qui s’est passé ce soir là. "
"Si ça s’avère être vrai,
alors c’est la meilleure avancée que j’ai prise dans ma
vie…"
Elle repensait à sa nuit remplie
d’amour passé avec lui. Elle pouvait sentir ses mains parcourir son corps
entier. Cette pensée la fit frissonner.
"Je l’ai embrassé
hier…" ajouta-t-elle ce qui fit sourire Allison
"Je suis heureuse pour vous
deux…même si le contexte l’est moins…" Sara posa sa main
sur son épaule et la secoua gentiment.
Le gardien arriva et annonça à
Allison que sa visite était finie. Avant de sortir, elle serra son amie contre
elle.
"Je reviendrais, promis !
" lui dit-elle
"Ok, merci" murmura Sara
et Allison partit.
Quand elle fut à l’extérieur,
son portable sonna.
"Moreau"
"C’est Archie"
"Hey ! Alors t’as du
nouveau ? " espéra-t-elle
"J’ai bien peur que
non…j’ai pas arrêté de bosser dessus et je n’ai rien. "
"Mince, bon c’est pas
grave. Va falloir que je trouve autre chose. Merci pour ton aide… "
"Mais de rien ! "
Elle raccrocha et rentra chez elle.
Ce soir là à la CSI Division,
l’humeur s’était encore plus dégradée. Catherine essayait de jouer
le rôle de Grissom mais elle se rendit compte très vite qu’elle préférait
sa place. Nick et Warrick venaient travailler sans grande conviction. Catherine
arriva avec une affaire assez importante.
"On a un meurtre ce soir, il
s’agit de celui d’un gars très célèbre dans le monde des affaires.
Mobley veut qu’on s’investisse à fond sur cette enquête. "
expliqua-t-elle
"Toujours prêt à se faire de la
pub" ironisa Warrick
"Oui, bon il faut qu’on
parte tout de suite. "
Les deux hommes se levèrent et au
moment de sortir, Nick se tourna vers Catherine.
"Est-ce que c’est vrai ce
qu’on raconte sur Grissom et Sara ? "
"Je n’en sais pas plus
Nicky"
"Mais vous étiez pourtant là,
je veux dire, c’est à vous qu’il l’a dit. "
"Il m’a juste dit
qu’il avait passé la nuit avec elle. "
"Et vous croyez qu’ils
ont…enfin vous voyez…" ça le gênait de parler ainsi
"Je ne sais pas, pourquoi
veux-tu savoir ça ? " le questionna-t-elle
"Euh…disons que la
semaine dernière Sara a eu une mauvaise surprise avec Hank et j’ai pu
observer que ses rapports avec Grissom étaient plus distants…"
"Je peux vraiment pas
t’aider sur le sujet…tu n’as qu’à voir ça avec Grissom,
il est mieux placé pour en parler. Bon faut y aller ! " elle partit
rejoindre Warrick
La nuit fut entièrement passée sur
les lieux du meurtre. Les trois CSIs inspectèrent la maison de fond en comble,
ainsi que les alentours. Mobley était présent, et il exerçait une pression
infernale sur les trois enquêteurs.
C’est seulement vers cinq
heures du matin ils retournèrent au labo afin de déposer les éléments. Une
heure plus tard, ils rentrèrent exténués chez eux.
En ce mercredi matin, le temps était
pluvieux sur Las Vegas. Pierson et Adamson étaient en train de boire leur café
habituel lorsqu’un officier vint les voir.
"Lieutenant, votre témoin est
là"
"Ok, merci Brooks ! "
Les deux policiers se dépêchèrent de
finir leur café avant de marcher en direction de la salle
d’interrogatoire.
Visiblement, les deux hommes avaient
eu une dure journée la veille et avaient mal dormi.
Pierson ouvrit la porte de la salle
révélant une jeune femme brune assise à la table.
"Mlle Alcott, bonjour, je suis
le Lieutenant Pierson et voici l’inspecteur Adamson. "
"Bonjour" elle
n’était pas très rassurée de se trouver dans ces lieux peu accueillants.
Les deux hommes firent le tour de la
table et Adamson déclencha le magnétophone.
"Je suis sûr que vous avez déjà
tout dit à la police, mais l’enquête nous a été confiée et
j’aimerais que vous nous disiez ce qui s’est passé…tous les
détails dont vous vous souvenez. "
Elaine Alcott hocha la tête en signe
de compréhension.
"Et bien, il devait être sept
heures ce matin là et j’avais décidé d’aller déjeuner chez Hank,
comme on le faisait assez souvent avant qu’on aille travailler. Je me
suis donc garée en bas de l’immeuble et je suis allée chez lui. J’ai
frappé et n’entendant pas de réponse je suis entrée. "
"Euh…pourquoi avez-vous
frappé à sa porte ? Vous étiez tout de même sa petite amie. " demanda
Adamson étonné
"Je sais que ça peut paraître
bizarre, mais on frappait toujours à la porte lorsqu’on allait chez
l’un et l’autre. C’était une sorte de jeu si vous
voulez…"
"Ok, continuez sur ce qui
s’est passé"
"Je suis donc entrée, et en
allant plus au fond dans le salon, c’est là que je lai vu…allongé
sur le ventre et plein de sang…"
"Qu’avez-vous fait
ensuite ? "
"Je me suis approchée de lui en
évitant de marcher dans le sang, j’ai tâté son pouls pour voir s’il
était toujours en vie…" dit-elle choquée par ces souvenirs
"A quel moment avez-vous appelé
la police ? " demanda le Lieutenant
"Juste après…je me suis
relevée et j’ai attrapé le téléphone"
"Qu’avez-vous fait entre
l’appel et l’arrivée de la police ? "
"Je…j’étais en
pleurs et je suis partie m’adosser à la porte en attendant, je ne me
sentais vraiment pas bien…"
"Avez-vous remarqué des détails
étranges ? "
Elle chercha dans ses pensées avant
de lui dire non de la tête.
"Vous êtes sûre ?
N’y avait-il pas quelque chose d’inhabituel ? "
A ce moment là, Brooks entra dans la
salle.
"Excusez-moi de vous déranger,
Adamson, le commandant voudrait te voir de suite."
"Ok, je te suis. "
Et ils quittèrent la pièce. Pierson
crut qu’il allait tomber de fatigue.
"Je reprends, êtes-vous
certaine de n’avoir rien vu ayant pu attirer votre attention ?
" il se frottait les yeux
"Hum…non …il y
avait énormément de sang et quelques journaux par terre…pas de trace du
silencieux…j’ai laissé la pièce comme elle l’était, je
n’ai touché à rien ! " dit-elle tentant de se justifier
"Ok, c’est pas grave.
Merci pour votre aide. A présent, j’aimerais vous parler de quelque chose
d’autre.
"Oui ? " dit-elle
incertaine
"Connaissez-vous Sara
Sidle ? Elle fait partie de la police scientifique ici à la CSI Division.
"
"Oui, enfin elle est venue
enquêter sur une affaire dans laquelle j’étais impliquée indirectement.
"
"Je suis au courant, j’ai
lu le rapport. Saviez-vous que Hank la connaissait ? "
"Non…"
"Il y a aussi certaines rumeurs
prétendant qu’ils auraient eu une liaison. "
"Quoi ? " elle était
étonnée de cette nouvelle
"Vous l’ignoriez je
suppose. "
"Oui, totalement…"
répondit-elle choquée
"Il s’agit toujours que
de ragots. Connaissez-vous Gil Grissom ? " demanda-t-il
"Non…"
"Il s’agit du superviseur
de l’équipe de nuit des CSI, il est le chef de Sara Sidle. Il prétend avoir
passé la nuit avec elle la nuit du meurtre. Avouer que c’est étrange.
" dit-il ironiquement
"En quoi ça l’est ?
"
"Disons que nous pensons
qu’il a dit cela afin de donner un alibi à sa collègue…le problème
est qu’il n’a pas de preuves alors que tout condamne Sara Sidle à
avoir commis le meurtre d’Hank Peddigrew.
"Comment ça ? "
"Disons que les éléments la
rendent coupable de ce meurtre. "
Elaine acquiesça d’un discret
signe de tête.
"Bien, Mlle Alcott, je vais vous
laisser rentrer chez vous. Merci pour votre aide et n’hésiter pas à
m’appeler si quoi que ce soit vous reviens en mémoire."
"D’accord. "
Elle se leva et sortit de la salle
pendant que Pierson luttait pour se lever et retourner au travail.
Grissom écoutait tranquillement de
la musique, allongé sur son canapé. Seul le bruit de la sonnette vint le
perturber.
Darrien Cross se tenait de
l’autre côté de la porte. Malgré une première rencontre assez houleuse,
il avait des informations à fournir à Grissom.
Lorsque ce dernier vit la personne
dont il s’agissait, il aurait préféré ne pas avoir ouvert.
"Monsieur Cross" dit-il
avec un faux sourire
"Monsieur Grissom. Je suis venu
vous voir afin de vous tenir informé de l’évolution des charges. "
"Très bien, entrez donc. "
Installés à la table du salon,
l’avocat commença à parler.
"L’audience préliminaire
aura lieu ce samedi à 1trois heures. "
"Quoi…déjà !
C’est très tôt ! " se plaint-il
"Je sais bien mais je
n’ai rien pu faire pour la retarder. " Grissom reconsidéra sa
réponse
"Bien, à présent, voici les
premières charges retenues contre ma cliente. Sara Sidle est accusée du meurtre
d’Hank Peddigrew, c’est un meurtre au second degré. La gravité de
l’acte sera établie par les jurés, il se peut que la perpétuité ou la
peine capitale soit exigée. Les empreintes, l’arme et la vidéo inculpent
ma cliente de cet acte. On m’a dit que l’enquête serait reprise par
l’équipe de CSI de jour. Peut-être trouveront-ils un détail permettant
de l’innocenter. " Grissom eut un rire nerveux, Ecklie faire son
possible pour trouver un détail ? On pouvait toujours rêver…
"J’ai entendu parler
d’une rumeur vous concernant. " termina l’avocat
"Laquelle ? "
"Celle qui prétend que vous
avez passé la nuit avec Mlle Sidle la nuit du meurtre. "
"Vous voulez savoir si
c’est la vérité ? Oui, j’ai passé la nuit avec elle !
" rétorqua Grissom
"Je vous crois, mais avez-vous
des preuves ? "
Grissom se frotta le visage
"Non, je n’en ai
pas ! "
"Personne ne sait que vous deviez
vous rendre chez elle ? ou est-ce que quelqu’un aurait pu
voir ? " demanda l’avocat
"Non personne. Il faisait nuit
quand je suis arrivé et le soleil se
levait à peine lorsque je suis parti. "
"Dommage. Concernant les
preuves qu’a la police, y a-t-il quelque chose de suspect ? "
"Je n’ai pas accès aux
preuves. Légalement, je n’en ai pas le droit. Par contre j’ai pu
voir la vidéo. " dit-il
"Et avez-vous remarqué un
détail de louche ? "
"Pour les personnes connaissant
bien Sara, il est clair que ce n’est pas elle que l’on voit dessus.
"
"Malheureusement, cet élément
est irrecevable devant la cour…"
"Je m’en serais
douté" répondit Grissom
L’entretien dura plusieurs
heures durant lesquelles Cross essayait de trouver un compromis mais en
vain…à croire que tout voulait faire passer Sara pour l’assassin.
Lorsque l’avocat fut parti, Grissom appela la prison pour rendre visite à
Sara, mais il se vit refuser sa demande. L’officier au téléphone prétexta
qu’aucune visite non prévenue à l’avance ou n’entrant pas
dans un cadre spécial était refusée en raison de l’audience préliminaire
de samedi.
La seule chance que pouvait saisir
Grissom pour faire passer un message à Sara était Allison. Il l’appela,
lui expliquant la situation et lui demanda si elle pouvait se rendre à la
prison. La jeune fille accepta tout de suite et arriva chez lui quelques
minutes plus tard afin de prendre le message.
-Nevada State Prison-
On ouvrit la cellule de Sara et
Allison entra à l’intérieur. Son amie ne s’attendait pas à la voir
si vite. Après qu’elles se soient saluées, Allison commença à parler.
"Si je suis venue, c’est
pour te transmettre un message de la part de Grissom et te tenir
informée…"
"Je t’écoute" lui
dit son amie dont le cœur s’éveilla à l’entente du nom de
celui qui le tenait.
"Il aurait voulu venir par
lui-même mais on lui a refusé la visite à cause de l’audience de samedi.
"
"Je comprends" lui
répondit tristement Sara
"Ton avocat est allé le voir.
Ils ont passé des heures à chercher une solution, mais rien ne semble
exploitable…"
"Je m’en serais
doutée…" soupira-t-elle
"Archie a travaillé comme un
malade sur la vidéo et là aussi, on n’a rien. Le meurtrier s’est
vraiment arrangé pour ne rien laissé qui pourrait le trahir…"
expliqua Allison mal à l’aise.
Le garde ne tarda pas à arriver.
Allison se leva brusquement et se tourna vers Sara.
"Grissom m’a donné ça
pour toi. " dit-elle en sortant une feuille pliée
"Merci ! "
"Samedi, on sera tous là pour
te soutenir ! " annonça la jeune fille la gorge serrée
Sara acquiesça de la tête. Elle
sentait que les larmes lui montaient aux yeux.
"Bye Sara" dit-elle en la
prenant une dernière fois dans ses bras
"Bye" répondit-elle d’une voix à peine audible.